La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Larmes croisées

novembre 2006 | Le Matricule des Anges n°78 | par Benoît Legemble

Deux larmes dans un peu d’eau

Malgré ce que laissait présager son titre, Deux larmes dans un peu d’eau évite l’écueil du mélodrame. D’autant que et Riboulet n’y est pour rien les romans sur ce thème sont légion depuis quelques mois, laissant apparaître une tendance au deuil pas forcément gageure de qualité. Pourtant, le récit mené par Paul se veut différent, à l’image de l’œuvre d’Anna Maria Ortese dans laquelle il trouve un exutoire au faix des obsèques paternelles et de la rencontre avec Mlle Gunersson. Cette dernière, Paul l’avait oubliée. Il avait cherché à effacer de sa mémoire la chute accidentelle de sa sœur dans les bras de la Danoise. Était-ce cela qui avait provoqué son décès à quelques jours d’intervalle ? Cette question le hante au moment de devenir père. En hommage, l’enfant portera donc Marie pour deuxième prénom. Mais ses angoisses ne se calment pas et ses recherches sur l’histoire de la papauté l’entraînent dans des circonvolutions métaphysiques au cours desquelles les temps se rejoignent et se confondent. Temps réel, à l’image de ce 28 juillet 1938 où un Pie XI inquiet de l’influence nazie sur le clergé lancera : « Qui mange du pape en meurt. » Temps fictif lorsque du recueil d’Ortese De veille et de sommeil s’échappe la désagréable Mme Trude qui remémore à Paul une autre nouvelle où une folle engloutit un passage des Prolégomènes de Kant. Meurt-on de manger Kant ? Y a-t-il là une réponse à l’énigme papale ? La littérature est-elle d’aucun secours face à la mort ? De l’errance de Paul, on retiendra l’expressionnisme habité de certaines visions et la certitude que, comme le dit Ortese dans Corps céleste : « Ecrire, c’est chercher le calme et parfois le trouver. » En noyant deux larmes dans un peu d’eau, par exemple.

Deux larmes dans un peu d’eau de Mathieu Riboulet
Gallimard, coll. « L’un et l’autre », 102 p., 14,50

Larmes croisées Par Benoît Legemble
Le Matricule des Anges n°78 , novembre 2006.
LMDA papier n°78
6,50 
LMDA PDF n°78
4,00