La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Fatale attirance

juin 2007 | Le Matricule des Anges n°84 | par Franck Mannoni

Rue de la Miséricorde

Rue de la miséricorde

Édité en 1895, le roman torride du Brésilien Adolfo Caminha (1867-1897) choqua. Aujourd’hui, Rue de la Miséricorde choque encore, mais pour d’autres raisons. À l’époque, Caminha eut le génie de s’inspirer des thèses du courant naturaliste représenté par Zola pour nouer une intrigue passionnelle. Acte militant notable dans une société encore marquée par les préjugés racistes, il prit pour personnage principal un Noir, un ancien esclave évadé. En cette fin de XIXe siècle, les Brésiliens, qui ont à peine aboli l’esclavage, ont mal perçu qu’un Noir puisse être le héros d’un roman. Qui plus est un être grand, beau, séducteur. En revanche, l’opinion d’alors fut beaucoup moins froissée par les thèses pseudo-scientifiques défendues par Caminha. L’ancien esclave est en effet présenté comme le jouet de ses « instincts ».
Comme le veut le dogme naturaliste, un thème sert de colonne vertébrale à l’intrigue. Il tient ici en une phrase du narrateur : « La nature peut infiniment plus que la volonté humaine ». Épris du jeune Aleixo, le marin Bom-Crioulo est submergé par cette attirance que son esprit ne comprend ni ne maîtrise : « Comment se pouvait-il qu’il se découvre ainsi sans forces et incapable de résister aux poussées de sa nature ? » De l’amour, le matelot passera à la haine la plus féroce lorsqu’il se sentira délaissé. Caminha, pris entre l’audace de son style et les conventions sectaires de la société post-esclavagiste, a cru bon de mêler ces deux aspects, amoindrissant ce qui aurait pu être un roman totalement révolutionnaire. Dommage, car l’écriture de Caminha est un enchantement. La personnification des objets et des choses de la nature n’a pas de secret pour lui. Le monde s’érotise sous sa plume emphatique et donne à voir un drame tropical féroce.

Rue de la Miséricorde d’Adolfo Caminha
Traduit du brésilien par Maryvonne Lapouge-Pettorelli, Métailié, 159 pages, 7

Fatale attirance Par Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°84 , juin 2007.
LMDA papier n°84
6,50 
LMDA PDF n°84
4,00