La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Rase campagne

avril 2008 | Le Matricule des Anges n°92 | par Delphine Descaves

Lydie a perdu un bébé ; depuis ce deuil qui l’a démembrée et se vit toujours au présent, elle dévide le fil de son existence, remontant jusqu’à son enfance rurale et s’interrogeant sur le sens de son initiative, cette tentation de raconter une enfance non pas « rafistolée, mais (…) constamment rattrapée, comme une sauce. » Délaissée par sa mère, partie à Paris pour travailler comme bonne, rêvant d’un père qu’elle n’a jamais vu et qui l’a fuie, elle passe ses jours entre l’école, la ferme et la campagne où elle est livrée à elle-même. Sans jamais combler l’absence maternelle, des adultes l’entourent, la protégeant ou la menaçant : Emilienne, la mère nourrice, les patrons Louise et Gustave, sortes de parents de substitution, ou le fidèle Simon, l’amoureux éconduit de sa mère. Mais rôde aussi Lucien, un pauvre type qui lui tourne vaguement autour, attendant qu’elle « soit grande » : figure d’homme fruste et pathétique, à la sexualité inquiétante. Et les garçons, ce sont aussi les camarades d’école, bêtes et méchants, dont elle garde sur la chair brûlée les marques d’un tison, geste sadique d’après la classe. Dans cette société campagnarde d’après-guerre, sans confort matériel ni moral ou affectif, l’existence de l’enfant semble vouée à une certaine fatalité du malheur, celle des démunis. Le texte - qu’on devine d’essence autobiographique - alterne deux voix : celle de l’auteur racontant Lydie adulte, et celle de Lydie retrouvant sa parole d’enfant. Huguette Hérin-Travers a les mots, réalistes et forts, pour nous transmettre cette connaissance de la cruauté ordinaire. Sans complaisance particulière ni égocentrisme, elle conte, à travers l’histoire de Lydie, la difficulté d’être au monde lorsqu’on y a pas été accueilli.

Coquelicots Varsovie de Huguette Hérin-Travers
Éditions Cénomane, 221 pages, 19,50

Rase campagne Par Delphine Descaves
Le Matricule des Anges n°92 , avril 2008.
LMDA papier n°92
6,50 
LMDA PDF n°92
4,00