On avait été déçu, en 2004, à la lecture des premières aventures du lieutenant Solomon Glass dans Si Dieu dort. Ce polar, qui revendiquait toutes les caractéristiques du genre, était le premier écrit par le duo Henshaw-Clanchy. Notre déception venait surtout du fait qu’en solitaire, le premier roman de Mark Henshaw, Hors de la ligne de feu était une vraie réussite, en dehors de tout genre. Et que ce premier polar accumulait par trop les effets de manche. Avec L’Ombre de la chute, le duo poursuit donc les aventures de Glass, policier sans tabous et expert profiler. Notre homme enquête sur les enlèvements d’enfants qu’un psychopathe mutile avant de les renvoyer chez eux à la condition que chaque mère décide, pour sauver la chair de sa chair, de se donner la mort. L’homme opère à chaque changement de saison et selon une série de rituels faits pour concerner, au plus haut point, Solomon Glass. Rien ne nous surprendra dans l’enquête que les policiers vont mener, dans leur traque au serial kidnappeur ultra-intelligent. Le roman suit des rails avec, comme il se doit, des rebondissements, des surprises, des arrière-plans sentimentaux ou familiaux convenus. Pourtant, la lecture se fait haletante. On entre avec une certaine jubilation dans le bras de fer que Solomon engage avec sa proie - ou plutôt auquel le criminel l’invite. La mécanique froide de ce dernier ayant trouvé un adversaire à la hauteur de l’horreur dont il est capable. À défaut de lire un chef-d’œuvre, le lecteur qui s’engage dans cette Ombre de la chute s’assure un grand moment de plaisir.
L’Ombre de la chute de Mark Henshaw et John Clanchy - Traduit de l’anglais par Aurélie Tronchet, Christian Bourgois éditeur, 429 pages, 27 €
Domaine étranger Duel psychologique
avril 2008 | Le Matricule des Anges n°92
| par
Thierry Guichard
Un livre
Duel psychologique
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°92
, avril 2008.