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Entretiens Nomadisme chromatique

mai 2008 | Le Matricule des Anges n°93 | par Jérôme Goude

Troublante esquisse d’une rencontre entre un artiste atypique, son œuvre, et une femme qui écrit, « Les Draps du peintre » de Maryline Desbiolles éclaire les moindres soubresauts, les plus infimes écarts, de l’abandon créateur.

Les Draps du peintre

C’est l’été, une femme promène son regard, tantôt sur la photocopie d’un tableau de François Clouet représentant Élisabeth d’Autriche, tantôt sur un curieux « ensemble de douze carrés de papier » qui sont comme « trempés à moitié dans un bain de bleu ». Dans le dédale du Louvre, est-ce l’austère collerette de la reine Élisabeth, sa texture, qui fascina tant celui qui, d’ « un geste hâtif, hasardeux », composa Carrés collés (1969) ou Palissade bleue-rouge (1974) ? Ce « peintre en situation irrégulière », que le livre de Maryline Desbiolles ne nomme jamais, fut une figure du mouvement avant-gardiste Support/Surface. Ne se serait-il pas alors, d’un drap l’autre, obstiné à défaire les « plis alambiqués » de ce petit collet de linge fin dans le but d’exhiber ses défauts cachés ?
Comment celui qui naquit le 7 avril 1944 et fut dès l’âge de 23 ans tourneur dans l’industrie mécanique de précision « a-t-il pu devenir peintre, viser tout de suite l’avant-garde, lui qui a bouffé de la boue de Briis-sous-Forges » ? Voilà, parmi toutes les énigmes que soulève Les Draps du peintre, la plus rétive au sens. Une énigme que ni l’utopie d’une « geste commune » ni la notoriété publique n’absorberont. De l’école des jésuites d’Igny à Cachan, de Sens à Authon-la-Plaine, sans omettre Arcueil où il mourra le 17 mai 2005, ce « clochard grandiose » trimballera son génie mélancolique, et sa guigne. Ce n’est qu’au cours d’une seconde et ultime rencontre, au moulin de Sens, que la narratrice, accompagnée de son conjoint, découvrira le « grand foutoir de l’atelier » ainsi que le corps entamé de l’artiste. Un corps-tableau gangrené, rongé par une artérite, dont la prose envoûtante de Maryline Desbiolles mime la danse heurtée, en tronquant sa phrase ou en introduisant là un mètre, là des vers libres.
Les Draps du peintre est en effet le récit claudicant d’un voyage ; un voyage au cœur même de l’ « inconnaissance » d’un créateur libéré de l’emprise du sujet. Celui-là même qui consiste à « soulever l’ailleurs alors qu’on est dedans ». Dedans le corps d’un hangar qui n’est qu’un « assemblage de planches, de panneaux de bois », ou bien dedans la matière vive et chaotique du tableau à recommencer, toujours. Et qu’importe les faux, les plagiats de soi-même, qu’importe ce semblant de retour à l’art dit figuratif, puisque toute « peinture est au-devant de la parole », comme le précieux rebut d’un monde décousu, défiguré.
De la gare de Nice, avec pour seuls indices de reconnaissance les couleurs vives de la couverture des Draps du peintre, Maryline Desbiolles, souriante et énergique, nous conduit dans l’arrière-pays niçois où elle vit avec le sculpteur Bernard Pagès. Après avoir dépassé l’Ariane, le quartier populaire dans lequel se déroule l’action de deux de ses courts récits, C’est pourtant pas la guerre et Amanscale, après avoir longé le Paillon, un lit de rocailles entre lesquelles sinuent de minces filets d’eau, nous arrivons à Contes. Maryline Desbiolles...

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