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Domaine étranger Ailleurs

septembre 2008 | Le Matricule des Anges n°96 | par Lucie Clair

Un huis clos dans un château provincial en France. A priori rien de bien palpitant - si ce n’est que l’auteur, australienne née en 1970 et primée aux Étonnants voyageurs en 2001, est assez décalée pour y planter une intrigue aux allures de « dead babies stories », fleuron de l’humour noir, qui ont cours dans les couloirs des universités anglaises. Ailleurs réunit un frère et une sœur qui ne se sont pas vus depuis de longues années. La femme était en Australie, elle en revient avec un garçon et une fille, et un mariage brisé. Le frère est accueilli par une réception, censée célébrer la naissance de son premier enfant. À l’arrivée du couple de jeunes parents, le couffin se révèle abriter un mort-né. Que la mère ne veut pas abandonner. Ce pourrait être grandguignolesque. Sordide. Grinçant. Ça l’est parfois. Mais le soin apporté par Julia Leigh à ce court opus désamorce le premier mouvement de retrait. « Chaque nuit, je la supplie d’enterrer le bébé, dit Marcus. Elle me répond toujours que ce n’est pas le bon moment. » Après plus d’une semaine, et un enterrement raté, on imagine… - rien n’est explicite, pas même les émotions de cette jeune mère agrippée à son « paquet » -… et ce n’est pas gai. On imagine seulement, et là réside la force de Leigh d’effleurer les tonalités les plus sombres et les angles plus à vifs de ses personnages en leur offrant l’immunité. Celle du regard du petit garçon de 9 ans qui observe ces jeux d’adultes macabres sans se départir de son rêve : retourner en Australie. Appeler son père. Dans cet éloignement traduit par l’écriture - parfois avec un peu d’outrance - s’inscrit une nécessaire distance, la pudeur. À n’être pas fouillé, chacun conserve son intégrité, sa singularité et son mystère. « Comme si un simple bruit, le moindre grincement, pouvait rompre irrévocablement l’équilibre, les envoyer par le fond », Leigh tait tout en disant. Ce qui autorise chacun à demeurer humain.

ailleurs
de julia leigh
Traduit de l’anglais (Australie) par Jean Guiloineau, Christian Bourgois éditeur, 105 pages, 15

Ailleurs Par Lucie Clair
Le Matricule des Anges n°96 , septembre 2008.
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