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Événement & Grand Fonds La mort amoureuse

novembre 2008 | Le Matricule des Anges n°98 | par Richard Blin

De retour après trente ans de purgatoire, Jérôme, de Jean-Pierre Martinet, nous permet de découvrir une œuvre au noir, en travail de souffrance, dominée par la figure de l’Amour-Mort et portée par la violence explosive de la transgression.

Ceux qui n’en mènent pas large

L' Ombre des forêts

La littérature, le style, c’est un travail de tout l’être, un immense effort de ressaisissement, une tentative désespérée d’approche de l’impossible. Un travail qui tue. Il en est mort, Jean-Pierre Martinet. À 49 ans. Mais il y avait bien longtemps qu’il avait déjà sombré - dans l’alcool. Tout avait pourtant bien commencé pour celui qui, après de brillantes études, avait décidé de se consacrer au cinéma et à la critique (Philippe Jaccottet, Gustave Roud, Albert t’Serstevens, Henri Calet surtout qu’il a permis de redécouvrir). Puis soudain, l’année même de la parution de Jérôme, il décide de renoncer à son rêve de réaliser son propre film. « C’est pour les débiles, le cinéma, on y apprend juste à ne pas vivre ». Devenu marchand de journaux, il écrit encore L’Ombre des forêts et Ceux qui n’en mènent pas large (réédités aujourd’hui par La Table ronde et Le Dilettante), avant de se taire définitivement et de revenir, à 40 ans, vivre puis mourir, chez sa mère, à Libourne.
Sorti en 1978, Jérôme a fait peur. Près de 500 pages pétries dans une matière noire, tératologique et pathologique. Un livre monstre, une sorte de Nef des fous ballottée sur les houles nocturnes d’une détresse absolue. Un roman peuplé d’une humanité humiliée, bannie, où l’on se fuit et se cherche dans un terrible désir de communication impossible. Car c’est de perdition qu’il s’agit, de débauchage de la raison, de dérive hypnotique dans les souterrains de l’âme et d’une ville moitié Paris moitié Saint-Pétersbourg. On comprendra alors que « les maniaques des droits de l’homme, les assoiffés de l’amour universel, les intoxiqués de la grande fraternité », tous ceux qui ne manquent jamais une occasion « d’exhiber leur belle âme, leur belle petite âme palpitante et généreuse », se soient détournés avec dégoût.
Jérôme doit son titre au prénom du narrateur - Jérôme Bauche -, un nom qui allie le beau au moche, rime avec débauche et renvoie, par homonymie, au peintre du Jardin des délices et de L’Enfer. Il a 42 ans, mesure 1m90, pèse 150 kilos, et vit chez « mamame », sa mère, « une machine à tricoter et à boire du pastis ». Il n’a jamais travaillé, vit en revendiquant la fabuleuse irresponsabilité de l’enfance. Un être inassimilable, « inapte à la vie active, réformé à vie », prisonnier d’une montagne de chair et n’aimant que « cet état intermédiaire entre la mort et la vie, cet espace vide, indéfini, appelé par certains limbes, et où je me suis toujours plu à voir le prolongement miraculeux de l’enfance ». Un ogre qui vit la nuit, aime que les choses soient en harmonie, lui qui parfois, touchant sa tête ou son bras, éprouve « l’impression étrange d’effleurer la tête ou le bras de quelqu’un d’autre, un inconnu qu’il (lui) semblait pourtant avoir déjà rencontré plusieurs fois ». Un être « né d’un plaisir étranger. Il y en a beaucoup comme moi. Enfants, ils ont déjà tout perdu. Adultes, ils ne sont plus que des fantômes ».
Mais dans cette nuit, il est une étoile...

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