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Théâtre Lettres de chocolat

mai 2009 | Le Matricule des Anges n°103 | par Gilles Magniont

Ouvrir les tiroirs de la commode, c’est risqué : d’étranges parfums pourraient s’échapper, la gêne pourrait nous gagner, et le papier jaunir. C’est donc un peu en tremblant qu’on découvre la correspondance de Bernard-Marie Koltès éditée par son frère François - plus de cinq cents pages de lettres adressées à sa famille, ses amis proches, les institutions, entre 1955 (il a alors 7 ans) et 1989, année de sa mort. La page d’ouverture, écrite par François Koltès, nous prévient : « Il n’y a pas de biographie plus juste que celle qu’on peut lire dans ce livre : ce que Bernard a écrit est évident et suffisant. Ce qui n’est pas écrit lui appartient ». Effectivement : pas de malaise ni de trouble, sinon celui d’une intimité douce qui charme et qui embrasse. « Biche, Quand arrives-tu pour mettre des fleurs dans ma chambre et un foulard autour de mon cou ? Quand pourrai-je t’offrir un chocolat à la pâtisserie des Vosges ? Quand ? » ; « Ma petite Maman, Enfin je commence à avoir des nouvelles régulièrement. J’ai eu trois lettres de toi le même jour, et je les ai gardées une heure en main, pour les savourer, avant de les ouvrir » : la tendresse de ces lettres montre surtout les « cordons » qui liaient Koltès à ses proches, et l’affection qu’il leur portait. Des premières aux dernières, il reste le même, « Ce pauvre gosse / déguenillé et sans le sou » des années 50, réclamant de l’argent, de l’attention, des nouvelles - « Envoyez une carte avec : Bons baisers. Meilleurs souvenirs » - tourneboulé par la naissance de son filleul : « Mon filleul est absolument remarquable ; je le lange, le baigne, lui donne le biberon du soir, lui parle des grands problèmes du moment, et l’adore ». On ne saurait dire celles qui touchent le plus, de ses voyages fiévreux ou des petits mots laissés sur la table de la cuisine pour dire qu’il ne rentrera pas ce soir, et l’on garde en tête l’image d’un visage éclairé, d’un corps léger émerveillé par les douceurs et la beauté, « à la tendresse brûlante comme des rios de lave ».

Lettres de Bernard-Marie Koltès, Éditions de Minuit, 523 pages, 19

Lettres de chocolat Par Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°103 , mai 2009.
LMDA PDF n°103
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