La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Assise devant la mer

octobre 2009 | Le Matricule des Anges n°107 | par Thierry Guichard

Assise devant la mer

Auteur d’une trentaine d’ouvrages publiés en cinquante ans, le discret Pierre Silvain s’était distingué en 2007 en donnant chez Verdier un roman sensible et fort : Julien Letrouvé colporteur. Plus accoutumé à la prose courte, au récit, à la poésie, à une littérature débarrassée des genres, il revient aujourd’hui chez le même éditeur avec ce que l’on pourrait appeler une évocation rêveuse. Il s’agit ici de rappeler à soi la figure maternelle et avec elle des bribes d’une enfance partagée entre le Limousin et le Maroc tout entière tenue dans l’amour que l’enfant d’alors portait à sa mère. Rassemblé en chapitres qui cristallisent chacun un moment du passé, le récit vise à renouer avec l’émotion originelle, dans une sensibilité que le style, à la limite du précieux, évite de fissurer. Une scène primitive et œdipienne fait office de noyau autour de quoi s’arrangent les souvenirs : amoureux de sa mère, l’enfant la surprend, nuitamment, enlacée au père. Si l’Histoire du siècle fait toile de fond (les tranchées, la montée du nazisme, la fin de la colonisation), elle reste en périphérie du corps maternel sur quoi la focale est faite : « il est tout entier ce corps sans défense qu’il laisse retourner au corps maternel dont le même mouvement berceur qu’autrefois, quand il ne savait rien du monde autour de lui, rien d’autre que l’effleurement d’un souffle dans ses cheveux ou le duvet d’un baiser de lèvres sur ses lèvres, l’endort, tandis qu’il entend les paroles d’une chanson - un peu triste - s’éloigner, se brouiller et enfin mourir là-bas où sa mère l’attend. » Dans ses encorbellements délicats, la phrase tente de saisir ce moment de l’idylle, comme s’il était possible de recueillir dans un miroir d’eau le visage de la disparue.

Assise devant la mer
de PIERRE SILAVIN
Verdier, 115 pages, 14

Assise devant la mer Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°107 , octobre 2009.
LMDA papier n°107
6,50 
LMDA PDF n°107
4,00