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Dossier Marie Ndiaye
La discrète empathie

octobre 2009 | Le Matricule des Anges n°107 | par Lucie Clair

Puisant sa matière directement à la source des vies et des destins qu’elle croise, Marie Ndiaye a su développer une voix littéraire libérée des tentations compassionnelles : ou comment être au plus près de la vérité de notre proximité d’humains.

C’est une vaste maison face à la mairie du village, en fait l’ancien café-hôtel, restauré. Des murs avec des frises au pochoir, des tableaux et sculptures en héritage de l’art brut, un grand billard, une table ovale, un bar, un frigo jaune, un mur de bibliothèque parsemé de plaques de noms - botaniques - de vaches nées en Normandie et « auxquels les enfants tiennent », de grandes pièces au rez-de-chaussée vidées de leurs meubles, des escaliers pentus, aux marches hautes pour déjouer les crues de la Garonne toute proche.
En cette journée d’août, pas de chance, il pleut des cordes. Le jardin en courette avec son bananier était bien tentant, mais l’entretien se fera dans le bureau blanc de Marie Ndiaye, une pièce calme, dépouillée. Derrière la fenêtre, le bruissement des bambous est apaisant, rythmant un phrasé en suspens : portés par un sourire généreux, des sourcils qui se relèvent, éclairent le regard, les mots se suivent posément, butent parfois, traces d’un léger bégaiement - et des plages de silence pour se réserver le droit de ne pas savoir - de devoir y penser plus loin, plus tard, ou de vous interroger en retour.

En arrivant en voiture, nous parlions des champs de maïs qui entourent votre maison et que vous avez intégrés dans Les Serpents, de même on retrouve la digue contre les crues de la Garonne dans Autoportrait en vert. Les lieux où vous vivez sont des ressources pour vos livres ?
Oui, je pense, sans doute. Ça se fait essentiellement à partir de la marche. On marche énormément, Jean-Yves et moi : on arpente, on explore les coins où l’on vit, jusqu’à presque les essorer, on épuise les lieux. Puis, on éprouve un moment l’impression qu’on n’a plus rien à découvrir d’une géographie, et à ce moment, on essaie souvent de partir, de changer. Il y a deux ans, quand on a pris la décision de partir, on a eu ce sentiment-là qu’on n’avait plus envie d’écrire ici et sur ici. Le filon était tari…
Les lieux imprègnent les livres… Berlin entrera d’une manière ou d’une autre, mais je ne sais pas encore comment : Un temps de saison, je l’ai écrit à Berlin, mais il se passe en Normandie. À Barcelone, j’ai commencé En famille, que j’ai fini d’écrire à Rome, et qui n’a rien à voir avec Rome - d’ailleurs Rome n’est jamais apparu dans mes livres…

Vous avez beaucoup voyagé, vous vous êtes installée à Marie-Galante pour écrire Rosie Carpe, vous habitez aujourd’hui Berlin. Qu’est-ce que cela vous apporte de déménager si souvent, de vivre à l’étranger ?
Déjà, j’aime bien l’idée de ne pas être coincée quelque part : si on est étranger quelque part, ça veut dire aussi que du jour au lendemain, on peut s’en aller. Ça apporte un grand sentiment de liberté - même si je suis tout à fait consciente que ce sentiment d’étrangéité est luxueux aussi : je suis une étrangère avec un passeport européen, libre d’aller où je veux sans rendre compte à qui que ce soit. Alors que les vrais étrangers n’ont pas cette liberté-là...

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