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Poésie Chaussures vides et Scarpa vuote

novembre 2010 | Le Matricule des Anges n°118 | par Thierry Guichard

Chaussures vides et Scarpa vuote

Divisé en deux parties sensiblement égales, ce recueil s’ouvre sous l’égide de Saorge et de Charles Juliet. Sylvie Durbec y déploie ses poèmes des nuits de juillet, entre songe et veille dans l’exercice d’une contemplation autant extériorisée (la montagne, la nuit, l’oiseau) qu’intériorisée (une « bête ailée », la « gorge bleue du tigre », les « bracelets d’oubli pour Pénélope épuisée »). Cette sorte de vade-mecum de l’été nocturne s’offre pour un art de vivre en poésie, où l’attention donnée à l’instant s’accommode d’une liberté laissée grande à la rêverie, à l’imaginaire et à une langue irriguée d’italien. Habiter sa vie en poète et dire « je » quand ce « je » se mêle à la matière même du temps et d’un lieu…
Le ton change avec « Scarpe vuote », long poème du deuil et d’une nuit plus profonde qui s’ouvre avec la porte d’une penderie dans laquelle des chaussures vides désignent l’absence d’une femme qui vient de mourir. Sylvie Durbec y associe la disparition de son père, évoque un peintre juif qui dessina une montagne de chaussures vingt ans avant l’existence des camps de la mort. Elle noue entre eux des poèmes ou des proses brèves, petits cailloux jetés sur le chemin qui mène de la mort à la vie, et qu’elle suit chaussée ou pieds nus, dans la compagnie d’autres poètes. On chemine par courtes étapes vers un plat pays où dans la nuit et le brouillard les seules montagnes qu’on vit furent de chaussures : « Chaussée de Ninove, de Malines, de Charleroi/où mes pas ne glissent pas,/ vieux pays de vent et de pluie,/ je me demande comment écrire Willebroek ici. » Et si la poétesse évoque le centre culturel de Willebroek « où l’on boit du café », il ne lui est pas nécessaire de préciser que cette commune accueillit le seul camp nazi de Belgique : cela s’entend dans sa poésie. Car si les poèmes de Sylvie Durbec ne renoncent pas aux images, du moins dispose-t-elle entre eux un silence propre à en accueillir tous les échos.

T. G.

Chaussures vides et Scarpe vuote
Sylvie Durbec
Éditions Les Carnets du Dessert de Lune, 51 pages, 11

Le Matricule des Anges n°118 , novembre 2010.
LMDA papier n°118
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