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Théâtre Youri (suivi de) Quand j’étais Charles

octobre 2011 | Le Matricule des Anges n°127 | par Laurence Cazaux

Youri (suivi de) Quand j’étais Charles

Youri de Fabrice Melquiot est une œuvre de destruction massive, féroce et joyeuse des notions du couple, de paternité et maternité. Au démarrage, la lecture de la pièce déclenche un immense éclat de rire. Agathe et Patrick désirent un enfant, mais la biologie de Patrick empêche le couple d’aller au bout de son désir. Agathe passe alors à l’acte. Elle aborde dans un supermarché un adolescent étranger en lui parlant de tombola. Ce dernier, qui semble ne pas comprendre un mot de français, accepte de la suivre. Agathe va offrir ce jeune homme, dont elle décide qu’il est russe et se prénomme Youri, à son mari et à son couple, donc à elle-même. Le cadeau n’est bien sûr pas accepté d’emblée. D’autant que Youri se comporte comme un petit animal, il saute à la gorge de Patrick, pisse sur les murs et déborde de pulsions sexuelles. Le couple est de fait assez perturbé et adopte un fonctionnement de plus en plus surréaliste. C’est dans cette distorsion du réel que Fabrice Melquiot fait apparaître nos monstres. L’auteur grossit le trait et nous tend par cet effet de loupe un miroir. Sous le couvert soi-disant de l’amour, le couple est une fabrique à psychoses. La pièce se termine sur le désir de concevoir une petite sœur à Youri et sur un monologue de Patrick dans un cabinet médical : « Comment je vais expliquer à ma petite fille que je ne suis pas vraiment son père, que son père est en réalité son frère adoptif ? (…) Est-ce que ça ne va pas trop la perturber ? »
Quand j’étais Charles est un monologue. Charles est un fan inconditionnel d’Aznavour. Tous les vendredis soirs, il interprète ses chansons à l’Attitude Club Karaoké. Un de ces soirs-là est l’occasion pour lui de faire le bilan d’une vie de couple dévastée et d’une paternité ratée. C’est dans l’acceptation de la douleur et de la séparation que Charles effleure du doigt le sentiment amoureux, en résonance avec la citation de Pessoa que Melquiot place au début de la pièce, « L’amour est une pensée. » C’est bien la question de l’Amour qui au final nous est posée.

Laurence Cazaux

* Youri est jouée jusqu’au 30 décembre au Théâtre Hebertot à Paris, dans une mise en scène de Didier Long.

Youri suivi de
Quand j’étais Charles
de Fabrice Melquiot
L’Arche, 110 pages 12

Le Matricule des Anges n°127 , octobre 2011.
LMDA papier n°127
6,50 
LMDA PDF n°127
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