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Essais L’autre révolte

octobre 2011 | Le Matricule des Anges n°127 | par Didier Garcia

Pourquoi désobéir en démocratie ?

Pourquoi se mettre dans l’illégalité pour protester lorsque l’on vit dans une démocratie ? Tel est le paradoxe qui se trouve au cœur de la désobéissance civile, examinée ici sous les regards croisés d’un sociologue et d’une philosophe.
Partant du constat que depuis 2000 se multiplient les refus délibérés de suivre les prescriptions d’une loi, d’un décret ou d’une circulaire tenus pour indignes ou injustes, plus particulièrement dans les domaines de la santé, de l’école et de la recherche, Albert Ogien et Sandra Laugier s’attachent ensuite à étayer une thèse donnée d’emblée : la désobéissance civile (qui n’a rien à voir aujourd’hui avec celle pratiquée hier par l’écrivain américain Thoreau, qui ne supportait pas que l’esclavage continue d’exister en son nom) est une forme d’action politique constitutive de la démocratie.
Contrairement à l’idée que de prime abord certains se feraient de la désobéissance, ces contestataires non violents (donc aux antipodes des désobéissants, comme les faucheurs d’OGM) ont en commun un idéal démocratique, celui « d’une circulation de la parole où personne ne serait sans voix ». Pour l’essentiel, leur lutte vise la logique de résultats, dans laquelle nos gouvernants plongent la société, logique qui a supplanté celle de moyens qui prévalait jusqu’alors. Pour eux, cette métamorphose contribue à l’étouffement de l’expression publique, contrainte malgré elle à participer à la mise en chiffres du travail des administrations et des activités de service public. Sous l’emprise du chiffre et de l’impératif de performance, les principes démocratiques se trouvent souvent bafoués, comme l’ont montré les récents débats autour du fichier Edvige ou de la « Base élèves 1er degré », et plus récemment encore la défense des droits des étrangers sans papiers.
À trop vouloir transformer en entreprises l’école, l’hôpital et l’université, l’État donne du grain à moudre à ces mouvements contestataires, pour lesquels la désobéissance reste l’ultime moyen de s’opposer à l’abjection.


Didier Garcia

Pourquoi désobéir en démocratie ?
d’Albert Ogien et Sandra Laugier
La Découverte Poche, 224 pages, 9

L’autre révolte Par Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°127 , octobre 2011.
LMDA papier n°127
6,50 
LMDA PDF n°127
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