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Événement & Grand Fonds Comme un présent tardif

mai 2012 | Le Matricule des Anges n°133 | par Emmanuel Laugier

Avec sa magistrale biographie d’Ossip Mandelstam (1891–1938) qui paraît aux éditions Le Bruit du temps, Ralph Dütli contourne la légende du poète et remonte aux sources intimes et historiques de l’œuvre.

Mandelstam, mon temps, mon fauve

J’aurais beau me crever au travail, porter des chevaux sur les épaules, faire tourner les meules des moulins, de toute façon, je ne serai jamais un travailleur », écrit Ossip Mandelstam dans la Quatrième prose, texte par lequel, en 1929, il tournait définitivement le dos aux institutions littéraires russes. Et aussi : « Le travail authentique – c’est une dentelle de Bruges. Ce qui compte dedans, c’est ce qui tient le motif : l’air, les vides, les ajours. Moi, les gars, le travail, il ne me rapporte rien – pas un point de retraite. » S’il n’a pas exercé dans sa vie d’autre métier que celui de poète, Mandelstam n’aura guère eu l’opportunité d’en faire une profession. « Bon qu’à ça », pourrait-on dire aujourd’hui de lui en reprenant la formule célèbre de Beckett. Ce qui, dans la Russie stalinienne où il a vécu, pouvait équivaloir à bon à rien, voire à nuisible, si « ça » – c’est-à-dire l’écriture, la poésie – se révélait impropre à alimenter la vaste entreprise d’édification des masses et de glorification du « Grand Guide ». De fait, le nom de Mandelstam évoque d’abord la destinée de tous les suppliciés du régime, des victimes de la terreur qui s’est abattue à des titres divers sur les innombrables « ennemis du Peuple » et autres « contre-révolutionnaires ». Avant même l’avènement de Staline, Mandelstam avait étrenné son habit de paria : « La révolution d’Octobre ne pouvait pas ne pas influer sur mon travail puisqu’elle m’a confisqué ma ”biographie”. Je lui suis reconnaissant d’avoir, pour toujours, mis un terme au confort de l’esprit et à toute existence assurée par une rente culturelle… » Cet habit, il allait user jusqu’à la corde au fil des exclusions dont il ferait l’objet de la part des cercles et des revues littéraires russes aux ordres, avant d’être interdit de séjour dans les grandes villes de l’empire puis condamné à finir dans ses confins.
Mon temps, mon fauve, la biographie que coéditent Le Bruit du temps et La Dogana, est l’ouvrage le plus complet et le plus éclairant que l’on puisse lire sur Ossip Mandelstam. Une biographie qui est aussi une magistrale et lumineuse introduction à une œuvre poétique dont la matière irrigue en permanence le récit. L’auteur en est Ralph Dütli, essayiste et poète lui-même (Le Bruit du temps a publié son recueil Novalis au vignoble et autres poèmes), traducteur en allemand de l’œuvre intégrale de Mandelstam. La parution de cette biographie coïncide avec la réédition chez Gallimard de Contre tout espoir, les mémoires de Nadejda Mandelstam, la veuve du poète. Dütli fait fréquemment référence au livre de cette dernière, publié pour la première fois en 1970 à New York et souligne également le rôle capital qu’elle a tenu dans la préservation et la transmission des poèmes menacés de disparition. Il s’agit d’un témoignage d’une grande qualité littéraire portant sur les dix-neuf années que le couple a partagées jusqu’à l’arrestation de Mandelstam en mars 1938 et sa mort en déportation en décembre de cette...

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