La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français L' Hiver des hommes

octobre 2012 | Le Matricule des Anges n°137 | par Franck Mannoni

L' Hiver des hommes

En 1994, Il ne m’est rien arrivé de Lionel Duroy parcourait les pays de l’ex-Yougoslavie, en plein conflit militaire. En 2012, dans L’Hiver des hommes, l’écrivain s’interroge sur le destin des enfants de criminels de guerre. Il prend pour point de départ le suicide d’Ana Mladic, la fille du général serbe Radtko Mladic. En mars 1994, Ana Mladic se tire une balle dans la tête avec une arme d’apparat que possédait son père. Peu de temps auparavant, celui-ci avait été présenté par une grande partie du monde comme « le boucher de la Bosnie ». La guerre de Yougoslavie n’a pas été un conflit technologique, à coups de drones et de guides laser, mais une guerre à l’ancienne, à l’artillerie et en combats rapprochés. Pour les belligérants, les images restent : « Rien ne peut changer ce qui s’est passé. On ne peut que mentir pour s’en remettre ». Entre la honte et l’entêtement, ceux qui se sont pour beaucoup installés en République serbe de Bosnie hésitent : « Je regrette que nous, qui avons gagné la guerre, soyons obligés de nous cacher comme des criminels ». Le double fictionnel de Lionel Duroy, Marc, s’abstient de tout jugement. Il met en parallèle les destins, démontrant toutefois que face aux mêmes dilemmes, les choix sont différents. L’auteur accorde une grande importance à l’influence des origines, du milieu, de la propagande. Comme si la conscience morale pouvait s’en trouver paralysée. C’est un fait, mais est-ce une circonstance atténuante ? Lionel Duroy donne à son roman une ambiance de reportage. Il a passé un long hiver en compagnie des habitants de la République serbe de Bosnie, qu’il décrit comme désespérés, repliés sur une région du monde « guère plus grande que la Bretagne, certes, mais irriguée du précieux sang serbe de 1991 à 1995, et qui, pour cette raison, ne cédera jamais une once de sa souveraineté ». De ces années de désastre surnage une leçon, qu’on aurait espéré apprise : « le respect aveugle du devoir peu conduire à l’anéantissement de la vie ».

F. M.

L’Hiver des hommes
Lionel Duroy
Julliard, 358 pages, 19

Le Matricule des Anges n°137 , octobre 2012.
LMDA papier n°137
6,50 
LMDA PDF n°137
4,00