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Dossier Robert Walser
Littéralement vôtre

novembre 2012 | Le Matricule des Anges n°138 | par Richard Blin

« Écrire c’est se mettre à nu devant des fantômes » déclarait Kafka. Avec Walser, la correspondance devient un savoureux régal d’inconvenance légère et de dialectique subtile entre contrainte et liberté.

Adressées à ses sœurs, à des éditeurs, des directeurs de revue et pour l’essentiel à Frieda Mermet, l’amie fidèle, voici 266 lettres qui offrent une sorte de radiographie de la personnalité de Walser, qui ont la même liberté de ton que celle de l’œuvre, témoignent du même mélange de naïveté et d’habileté, présentent la même spontanéité impressionniste. Qui naissent de la même fringale d’écriture. « J’ai faim ! Et chaque fois que j’ai faim, j’ai envie d’écrire une lettre ! À n’importe qui ! » écrit-il, à 19 ans, à sa sœur Lisa.
Brio, imprévisibilité font donc tout l’intérêt de cette correspondance où c’est Walser en son miroir que l’on découvre. Un être ambivalent, paradoxal, problématique, tout entier contenu entre ces deux réflexions : « Il y a quelque chose de merveilleux à devenir idiot. Mais il ne faut pas le vouloir, cela vient tout seul. » et « Se faire plus bête et plus ignorant qu’on est, voilà bien un art et un raffinement dont seuls quelques-uns sont capables. » Ce qui ne l’empêche pas, dans ses démêlés avec les éditeurs, de se montrer exigeant. Il discute les détails de la composition, le choix des caractères – « Je propose une gothique toute simple, à l’ancienne, honnête, rappelant les manuels scolaires et les livres de lecture, sobre, loyale, non réformée, tout à fait traditionnelle, chaude et surtout : ronde. » Il affiche ses humeurs – « La politique m’ennuie, je préfère les capotes militaires (j’en porte une à l’instant) et les fillettes toutes fraîches » –, ses convictions – « Les lecteurs, pour ainsi dire, sont tous des avachis. Il faut leur faire claquer un fouet aux oreilles » –, ou se montre ironiquement obséquieux : « … et vous salue avec une considération incommensurable véritablement authentique, moi, votre serviteur de haute extraction. »

Faire claquer un fouet aux oreilles du lecteur.

Mais c’est aux femmes que Walser confie ce qu’il a de plus personnel. À Frieda Mermet d’abord, rencontrée en 1913. Amie de Lisa, elle dirige la lingerie d’une clinique, a un an de plus que lui et un fils de 10 ans. « Je prends beaucoup de plaisir à notre correspondance. Lorsqu’on s’écrit, c’est comme si on se touchait avec tendresse et délicatesse. » Il la demandera en mariage, lui envoie des missives érotico-drolatiques. « Comme j’aurais aimé, chère Madame Mermet, laver vos petits pieds. Quand vous aurez les pieds bien chauds, une autre fois, j’aimerais embrasser ce chaud qui est entre vos orteils, avec ma bouche. » Ou encore : « Savez-vous, chère Madame Mermet, ce que j’aimerais ? Que vous soyez une belle dame distinguée et que je sois votre servante et que je porte un tablier de soubrette et que je vous serve, et quand vous ne seriez pas contente, si d’une manière ou d’une autre j’avais provoqué votre mécontentement, vous me donneriez des calottes… » Où l’on retrouve la soif de servir si chère à Walser, sa façon de se féminiser comme pour ne surtout pas s’engager sur le plan sexuel. Un masochisme latent...

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