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Poésie A vol d’oiseaux

octobre 2013 | Le Matricule des Anges n°147 | par Richard Blin

Avec sa façon de s’appuyer sur rien, de planer comme pour mieux affirmer sa souveraineté sur l’espace, il a de quoi faire rêver, l’oiseau. Et quand on est poète, comment ne pas envier cet être de plume qui écrit sur la page du ciel avec la simplicité et la nudité de l’évidence ?
À défaut de pouvoir le suivre sur ses pistes aériennes, reste la possibilité de l’observer, ce que fait Jacques Moulin. Une amoureuse attention d’où naît une poésie qui est comme la résonance de son regard, le déploiement en présence de ce que son œil juste voit. Il y a là l’alouette Lulu, le rouge-gorge, les sansonnets, « capuchons noirs aux doigts des peupliers », la mésange et « l’obscur de sa calotte / comme un songe / de cavités perdues ». La buse, « qui tourne ses spires et nous cantonne », et dont le miaulement aigu « déchire le tympan vide l’espace ». Les pies, « pleines de jacasseries / Becs bourrés d’agaceries », les goélands qui apportent la mer « et ce grand souffle d’air qui manque à nos élans ».
Autant d’oiseaux que Jacques Moulin prend au mot ou nous donne à voir dans ce qu’ils ont de plus spécifique, comme l’attente chez le héron « toujours aux aguets », ou comme l’énergie de l’hirondelle qui pille l’air, ou le tranchant du martinet qui « déchire le ciel / défie l’ouïe ».
Fixer le volatil(e), saisir le fugitif, cueillir un de ces instants où vibre un peu d’éternité, mais aussi donner à entendre le bruissement de la langue des oiseaux, le cri de la pie ou celui de la corneille. « Comme quoi fait la corneille // Comme quoi quoi dis-tu toi // Comme quoi moi passe au-dessus / de toi de tes toits / chaque soir en mes couloirs ». Tournoiement des analogies, ritournelles enfantines – « L’est où l’héron / Pas dans l’eau mais au pré / herbe en eau près l’étang / ça patauge épatant » –, ce livre est un rébus vivant où se lit et s’entend le secret et la splendeur de ces songes d’ailes et de plumes qui ont nom oiseau.

Richard Blin

À vol d’oiseaux,
Jacques Moulin
Avec des dessins d’Ann Loubert
Éditions l’Atelier contemporain, 88 pages, 15

Le Matricule des Anges n°147 , octobre 2013.
LMDA papier n°147
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