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novembre 2013 | Le Matricule des Anges n°148 | par Thierry Guichard

Polymorphique et prolixe, l’œuvre de Pierre Jourde ressemble au delta d’un fleuve fougueux. Si ses eaux ont la même source, elles empruntent des pentes différentes et peuvent apparaître claires et limpides comme chargées de toutes les alluvions.

Il y aurait beaucoup de fils à tirer. Attaquer le pamphlétaire sur les contradictions apparentes de ses choix. Mais on l’a déjà fait, façon pugilat poli au moment où Pierre Jourde faisait paraître La Littérature sans estomac (Lmda N°38). Saluer le scribe du Pays perdu, un des plus beaux livres parus en France ces dernières années (Lmda N°47). Interroger le chantre de l’incongruité littéraire (Lmda N°28) ou plonger dans la nostalgie fantastique de certains de ses romans (Lmda N°78). Mais on ne sait pas vraiment comment aborder une œuvre aussi changeante d’un livre l’autre et au sein d’un même ouvrage parfois. En la prenant de front peut-être, comme en un combat qui chez l’auteur est une forme de vitalité éveillée.

Pierre Jourde, votre œuvre frappe par sa prolixité mais aussi par sa grande variété : essais, poésie, pamphlets, romans, qui eux-mêmes font entendre des tonalités très différentes (onirisme, fantastique, réalisme, récit autobiographique, etc). Cette œuvre possède-t-elle toutefois un centre, un noyau ou une matrice originelle qui déterminerait son homogénéité ?
J’aimerais insister sur cette multiplicité des genres que vous notez. Il y a aussi beaucoup de livres avec des artistes. Dès le début, j’ai désiré cette variété, qui traduit mon appétit insatiable d’écriture, et le fait aussi que la création poétique, narrative est inséparable chez moi de la pensée. Mais cela pose, vous avez raison, la question de l’unité. Tout tourne, je crois, autour de la difficulté d’accès au réel. Tous mes livres sont, non pas des récits, mais des discours. Quelqu’un raconte quelque chose à quelqu’un. On ne comprend pas nécessairement tout de suite que quelqu’un parle, ni qui. Souvent, ces discours sont multiples ou emboîtés. Tous mes personnages racontent des histoires, interprètent sans fin des histoires, sont racontés par quelqu’un d‘autre, se racontent ce qu’ils pensent être leur propre vie. Parfois c’est une existence entière qui peut être orientée par l’interprétation vraie ou fausse d’un détail, et la chaîne de conséquences qu’elle entraîne. D’un côté, donc, une tendance à la déréalisation, par l’inflation des discours et des phantasmes, et des personnages qui tendent à devenir des spectres. De l’autre, en conflit avec cette tendance, une violente expressivité corporelle, nourriture, sexe, douleur, torture. Bref, le cœur de mes textes, c’est de montrer les êtres en proie à leurs fictions, travaillées par un désir d’incarnation. D’où d’ailleurs les figures récurrentes du double, la tendance au fantastique, etc. Il en va d’ailleurs de même dans mes essais littéraires, qui présentent le réel dans le texte comme le résidu du sens, et non ce qui est désigné par le sens (pour résumer grossièrement). Mais dans mes essais cela tourne autour de la question du singulier. Enfin il y a de ça aussi dans la partie pamphlétaire : faire le tri entre une littérature qui considère la réalité comme un donné préétabli à exprimer, et celle (à mon...

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