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Essais Le sagace courtier

novembre 2013 | Le Matricule des Anges n°148 | par Chloé Brendlé

Des « petits cailloux ». C’est ainsi que Bernard Pingaud, 90 ans – et encore toutes ses dents théoriques –, désigne les jalons de son parcours d’écrivain et de critique (cinquante ans d’articles pour Les Temps modernes, La Quinzaine littéraire, l’Express…), dans un ouvrage au titre pourtant provocateur qu’il semble avoir subtilisé à plus d’un président et qu’il emprunte au Dictionnaire des idées reçues de Flaubert. L’Occupation des oisifs (comprendre « la littérature ») n’est ni vraiment un essai autobiographique ni tout à fait un bilan d’activité littéraire, mais la poursuite du questionnement d’une vie : qu’est-ce qui fait une œuvre ? De quelle nature est-elle dans la chambre noire de son créateur, et que devient-elle exposée au grand jour ? Pourquoi dès le 17e siècle roman et romanesque entrent en friction, pourquoi vrai et faux se disputent encore les honneurs de la Littérature ?
Avec une grande clarté et indépendance de pensée, ce passeur lesté de scrupules (autrement dit « petit caillou » en latin) développe sa vision et son expérience de la littérature, d’abord dans une partie théorique puis dans une compilation de ses décennies de critiques. Qu’il s’agisse de tirer les leçons de l’orgie théorique des années 70 dont la nostalgie est loin d’être éteinte, d’interroger les présupposés du Nouveau Roman (précieuses analyses de Robbe-Grillet), ou de commenter Yannick Haenel, Henri Thomas ou Laurent Binet, Bernard Pingaud n’a cure de l’époustoufle et de l’allégeance. D’emblée, il remet en question l’idée – pourtant florissante – d’une langue littéraire à part de la langue commune, pour développer plutôt l’idée d’« exposition » ou de mise en scène constitutive de la définition de la littérature, et réfléchir sur la « clôture » et la « fixation ». Il n’hésite pas à parler boutique (rien d’étonnant pour quelqu’un à l’origine de la loi sur le prix unique du livre) ou nouvelles technologies (il a plus de curiosité que nombre de ses mécontemporains, et imagine la réécriture de La Princesse de Clèves que permettrait le livre numérique).
Au copieux Démon de la théorie d’Antoine Compagnon, on pourra préférer le lucide et suggestif ouvrage de Bernard Pingaud.

Chloé Brendlé

L’occupation des oisifs
de Bernard Pingaud
Classiques Garnier, 300 pages, 27

Le sagace courtier Par Chloé Brendlé
Le Matricule des Anges n°148 , novembre 2013.
LMDA papier n°148
6,50 
LMDA PDF n°148
4,00