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Événement & Grand Fonds Révolutions du cœur

janvier 2014 | Le Matricule des Anges n°149 | par Chloé Brendlé

Dans Naissance d’un pont, Maylis de Kerangal s’intéressait au chantier d’un pont ; dans un nouveau récit haletant, Réparer les vivants, elle retrace l’élaboration – elle aussi collective – d’une greffe, et fait œuvre.

Vous partez prélever à l’hôpital du Havre. C’est un cœur, c’est maintenant. » Entre le corps de Simon Limbres, 20 ans, et celui de Claire Méjan, la cinquantaine, il y a la distance qui sépare Le Havre de Paris, la mer de la ville, la fin de l’adolescence du début de la vieillesse. De la mort du premier dépend la survie de la deuxième. C’est sur ce fil ténu qui pourrait servir à tisser aussi bien une mauvaise série à suspense qu’un mélodrame à usage et émotion uniques, que Maylis de Kerangal bâtit un texte d’une très grande force narrative et psychologique. À peine nous a-t-elle présenté Simon, surfeur qui ne manquerait pour rien au monde son rendez-vous avec La vague, qu’elle l’immortalise dans une belle page et le plonge dans le coma. L’abandonnant aux limbes de son nom, elle se concentre sur les vivants, pour mieux cerner la catastrophe (corps subjugués des proches, âmes distendues par l’attente) et le déferlement des gestes (d’amour, de révolte, de chirurgie). De la mort, il n’y a rien à dire, mais de ce qui peut s’ensuivre. Par l’écriture, la romancière s’efforce de créer sinon un sens du moins un ordre dans le chaos, d’une voix qui, comme celle du responsable du service de réanimation, « n’est pas enveloppante, ne sonne pas comme ces voix dégueulasses qui prétendent au réconfort quand elles poussent dans le charnier » mais « désigne au contraire une place » pour ses personnages.

Lyrique cette phrase qui se déploie comme une vague, enserre ses personnages avec beaucoup de tendresse, les accompagne et puis les laisse, en suspens, mais ensemble.


Réparer les vivants ou vingt-quatre heures dans la vie d’un cœur et d’une vingtaine de personnes, qui pour certaines ne se rencontreront jamais (coutures du récit à l’américaine, qui disent des vies en parallèle et en effleurement, que l’on songe à Colum McCann, Laura Kasischke ou Joyce Carol Oates). Réparer les vivants ou le trajet d’un cœur, passation de pouvoir, histoires en puissance, émotion dingue qui vient de la diffraction du temps et de ses opérations. Car il s’agit avant tout d’actions, d’enclenchements et de démarches. Comme une série d’infinitifs : « Enterrer les morts et réparer les vivants », disent le titre et la citation tirée de Platonov. Observer, prévenir, demander, autoriser, caresser, accompagner, prélever, transférer, recoudre, restaurer, dit le récit. Litanie à mi-chemin entre la check-list des hôpitaux et la prière des païens. Il est en effet question de don, don d’organe, don de soi, don d’un chant. Du don et de sa part d’ombre, le refus : « Il faut savoir lui faire une place, la possibilité du refus est aussi la condition du don. »
De la Naissance d’un pont (2010) à ce nouveau récit, on pourrait croire à une trajectoire de l’extérieur (la Californie et son chantier international, le pont, l’espace) vers l’intérieur (le cœur, le corps, le temps, certes dilaté mais limité), au passage du collectif à l’intime ; il n’en est rien. L’édifice de gestes...

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LMDA PDF n°149
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