La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie Les Amours suivants

janvier 2014 | Le Matricule des Anges n°149 | par Emmanuel Laugier

Les amours dont parle ici Stéphane Bouquet ne sont pas les premiers. Ils étaient déjà présents dans les 108 poèmes et leurs proses afférentes de son premier livre, Dans l’année de cet âge (2000). Ils continueront à l’être dans les quatre qui suivront jusqu’à Nos amériques (2010) – et ne cesseront de gagner cet effeuillage subtil que devient le poème, comme une barque légère filant l’onde sonore des rencontres et des jouissances. Des corps et des esprits comme autant de désirs de se mêler à chacun de ces garçons jusqu’à la diffraction de leur amour, Stéphane Bouquet fait ici l’objet vivant d’une économie nouvelle, celle d’un peuple à venir. Communauté vivante (dont l’élégie n’est pourtant pas absente) où les rapports de classe disparaîtront à mesure que les mondes de chaque-un (c’est-à-dire de n’importe lequel) s’interpénètreront, Les amours suivants (justement démajusculés) écrivent cette utopie, en reportant son seul temps possible d’existence (fugitive, précaire, clignotante) vers un régime infra-ordinaire, quotidien, voire banal. C’est sa façon de louer l’ici et le maintenant, ce qui s’y donne et y disparaît.
Le vers (plutôt long) de Bouquet, sorte de parler-chanter habilement tenu dans les rets d’un lyrisme contre-lyrique, ménage la voie à des poèmes instantanés comme des photographies (« translating Paul Blackburn » ou de la « semaine 16 »), là où les autres sont autant de longs plans séquences (comme dans le pasolinien « Lumière de la figue »). Cela forme, paradoxalement, la lyrique neuve de cette voix par laquelle le monde s’enchante d’être perpétuellement sexualisé, les dieux anciens versant leur semence sur nos nuques inconsolées. Ainsi, le dire de Bouquet, savante distribution entre le cru et le cuit, lance-t-il ses vertiges sûrs : « il y a comme un éclair d’épaule à envergure de goéland pour se refermer sur l’aube / & moi dedans ». Ce battement recouvre celui qui parle comme le cuivre du monde se donne en lumière, l’auteur ajoutant : « je lui expliquais que toute ma vie consistait / à bâtir un toi surpeuplé pour m’aider à glisser de jour en jour jusqu’à la fin / pacifiquement la mort »

E. L.

Les Amours suivants
Stéphane Bouquet
Champ Vallon, 99 pages, 12

Le Matricule des Anges n°149 , janvier 2014.
LMDA PDF n°149
4,00