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Domaine étranger Du feu sous la glace

mars 2014 | Le Matricule des Anges n°151 | par Valérie Nigdélian

La première traduction française de l’écrivain italien Luigi Di Ruscio, pour découvrir les « norvégiques aventures » et la fureur romanesque d’un « anarchiste superlatif ».

La Neige noire d’Oslo

La vérité est que je suis un maniaque de l’ordre et de la géométrie, et que dans votre héroïque désordre je me retrouve peu. » Turin, 1er avril 1969 : c’est par ces mots qu’Italo Calvino, alors collaborateur de l’éditeur Einaudi, refuse le manuscrit d’un illustre inconnu, éternel outsider des lettres italiennes, pourtant soutenu par quelques-unes des plus grandes plumes de l’après-guerre (Fortini, Quasimodo, Porta), présent dans des anthologies de poésie contemporaine mais uniquement publié par de petites maisons d’édition – Feltrinelli fait paraître seulement cette année quatre de ses romans en un seul volume. Sous l’impulsion de la traductrice Muriel Morelli, les éditions Anacharsis permettent donc au lecteur français d’approcher pour la première fois la langue volcanique de Luigi Di Ruscio avec La Neige noire d’Oslo, dernier roman de l’écrivain décédé il y a tout juste deux ans en Norvège – première pierre d’un engagement éditorial au long cours qui devrait se poursuivre à la rentrée 2015 avec la publication de Palmiro (grand roman d’apprentissage écrit en hommage à Palmiro Togliatti, fondateur avec Antonio Gramsci du Parti communiste italien).
Une figure singulière dans le paysage littéraire italien, ce Di Ruscio – un « cas » à plusieurs titres : né d’une famille sous-prolétaire, poète ouvrier et autodidacte (« le soussigné a d’énormes défauts, lui qui s’est arrêté à l’école primaire et n’a jamais ouvert le moindre manuel de grammaire, erreurs en tous genres, lourdeurs, chaos »), Di Ruscio a longtemps été cloisonné dans les rangs du néoréalisme, ce mouvement « à vrai dire assez peu mouvementé » à quoi sa première poésie se rattachait pourtant avant de s’en éloigner dans les années 1970 en empruntant une voie plus narrative, plus fantasmagorique – et de contaminer des territoires explicitement romanesques.
Car chez Di Ruscio, tout déborde du cadre : impossible de confiner le poète à une identité unique. Très tôt membre du PCI, il enchaîne les petits boulots (plongeur dans un restaurant, maçon, photographe de mariage) avant de suivre le flux de ces « milliers d’Italiques (qui) émigraient vers tous les coins du monde », chassés par la misère. « Parce qu(’il) n’avai(t) pas assez de sous pour un voyage plus long », Di Ruscio arrive à Oslo avec cinquante couronnes (l’équivalent de dix euros) en 1957 : dans sa valise, La Divine Comédie, l’anthologie Poesia italiana del dopoguerra qui incluait quelques-uns de ses poèmes, et son premier recueil, Non possiamo abituarci a morire, publié en 1953. Il a 27 ans et trouve très vite une place de tréfileur à « la Christiana Spigerverk, fabrique infatigable de clous chrétiens » : il y découvre l’horreur et la beauté de la condition ouvrière – l’usine comme le dernier giron de l’enfer, la camaraderie brutale des compagnons de chaîne. Alors poète métallo ? Oui, mais si cette condition ouvrière nourrit sa poésie, elle la dépasse pour aborder la condition humaine au sens le plus large du terme....

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