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Dossier Louis-René Des Forets
Lectures d’enfance

juin 2015 | Le Matricule des Anges n°164 | par Emmanuel Laugier

À quel endroit du monde l’enfance existe-t-elle ? Que garde-t-elle enfouie en elle qui soit autant sa hache mortelle que sa souveraineté ? Telles sont les questions qui hantent l’œuvre de Louis-René des Forêts.

Le poète Alain-Christophe Restrat rappelait, dans un texte consacré à des Forêts, cette merveilleuse phrase de Rimbaud (Les Illuminations), dont on pourrait imaginer qu’elle fut l’un des vers des Mégères de la mer ou une laisse d’Ostinato, voire une réplique d’Hélène dans Les Mendiants : « j’essaie de m’émouvoir au souvenir de l’enfance mendiante ». Sans doute n’y a-t-il pas d’autre temporalité de l’existence qui ouvrit la littérature, de la fin du XIXe siècle à tout le XXe (de Stendhal à Philippe Forest, en passant par Genet, Duras, Dupin par exemple), aux questions fondamentales du langage, de la langue-mère à l’in-fans, qui est moins absence de langage, que voix inarticulée, « inadressée », « non référentielle » dit Jean-François Lyotard. En incapacité de « répliquer à une phrase articulée qui s’adresse à lui ou le prend en référence », l’enfant est donc ici seul, sans lien, ouvert à sa souveraineté, qui est une déliaison. L’attention à ce temps central, dont se construit l’enfant pour, plus tard, être mis à mort (il perd son in-fans), Sartre le nomma ainsi dans son Saint-Genet, comédien et martyr : « L’enfant mélodieux mort en moi bien avant que me tranche la hache ». Cette scène, par laquelle quelque chose est séparé, éloigné, décisivement abandonné, Louis-René des Forêts, comme fondamentalement certains livres de Bruno Gay-Lussac (souvent oubliés, mais au combien bouleversants), se la remémore comme Rimbaud chercha à s’en émouvoir. Que celle-ci soit mendiée, comme dans la nouvelle éponyme de La Chambre des enfants ou il est écrit que « rien ne saurait donner une idée de la stupéfaction, de la honte, qu’il [le personnage] éprouve à se tenir planté indiscrètement derrière la porte entrouverte, de la chambre des enfants », n’empêche pas qu’elle revienne comme une « mémoire démentielle » travailler à mort son sujet. L’enfance y devient l’expérience d’un unique et pur exploit, aussi indéterminable qu’il s’attache à recueillir en lui toute la souveraineté que le vœu de silence lui donnera. Le jeune garçon y voit une façon d’échapper à la « servitude » de ses camarades, et de toucher le temps d’un hors-langage où, « une fois seulement, étant encore enfant, il crut accéder au faîte de lui-même – à une bienveillante absence – où il connut une ivresse vraiment mémorable ». Ailleurs, dans le poème Les Mégères de la mer, c’est la rumeur océane qui ensauvage l’enfant, dévoyé qu’il sera pourtant par leur chant, véritable « zizanie criarde de leur dialecte », voyant « se défaire son innocence première ».
Venues aussi de l’enfance sont les décisions aberrantes, idiotes, qu’actent les narrateurs du Bavard ou du Malheur au Lido. Comment laisser à l’enfance ce qui en constitue sa toute puissance, sa sauvagerie et son animalité, comment entendre son jargon irrécupérable, ses abords inabordables, sans tuer un enfant ? Seul, peut-être, l’effort inaliénable de quelques écrivains, dont des Forêts, en répond. Entendons-le encore : « Si faire entendre une...

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