Il y a eu deux grands journalistes à Lyon au siècle dernier : l’auteur en 1927 du Flâneur salarié (Bartillat, 2007) Henri Béraud avant la guerre, et Pierre Mérindol (1926-2013) ensuite. Moins célèbre que son aîné, ce dernier a cependant couvert quelques beaux moments comme l’affaire du gang des Lyonnais ou le procès Barbie. Reparaît son unique roman de 1950 chez Minuit, Fausse route, un road-movie à la française qui vit le jour la même année que Le Salaire de la peur. Moins exotique, il explore avec son camion le terroir français et signale un tempérament d’amateur de troquets. Grand ami de deux Robert (Doisneau et Giraud), il appartenait à la bande de Chérel et d’Anatole Jakovsky durant leur belle époque. Plus jeune, il avait dirigé deux revues à Valence dans les années 1940, Mosaïques et Le Cerceau, et s’était engagé dans la Résistance. Rédacteur de Franc-Tireur, il poursuivit à partir des années 1950 sa route plus près de Saint-Symphorien que de la rue Saint-Denis, préférant les traboules et le milieu lyonnais qui lui offrit d’écrire une poignée de pamphlets bien tapés.
É.D.
Fausse route
de Pierre Mérindol
Avant-propos de Philibert Humm,
Le Dilettante, 128 pages, 15 €
Domaine français Françoise et les chauffeurs
février 2016 | Le Matricule des Anges n°170
| par
Éric Dussert
Un livre
Françoise et les chauffeurs
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°170
, février 2016.