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Domaine français Le Voyage de M. de Balzac à Turin

mars 2016 | Le Matricule des Anges n°171 | par Franck Mannoni

Le Voyage de M. de Balzac à Turin

S’attaquer à un épisode de la vie de Balzac demande une certaine audace littéraire, amplement validée par le style et l’érudition de Max Genève. Son roman n’est pas une sèche biographie. Il délaisse la figure balzacienne, figée dans une posture tragique (travail acharné, dettes insondables, agonie effroyable) pour se concentrer sur ce voyage à Turin de 1836, « qui fut un moment heureux dans sa vie ». Balzac, qui sort d’un procès éreintant après la sortie du Lys dans la vallée, voit sombrer sa revue, La Chronique de Paris. Il accepte avec joie la proposition du duc Guidoboni-Visconti, qui lui demande de le représenter dans une affaire de succession. Pour l’accompagner, le romancier emmène Caroline Marbouty, une femme mariée, qui se déguise pour l’occasion et se fait passer pour son secrétaire. Caroline Marbouty n’est autre que l’auteur de Une fausse position (1844), sous le pseudonyme de Claire Brunne. Il y a un petit air de comédie italienne et de doux libertinage dans cette équipée. Balzac, homme de son temps, porte encore des fragrances XVIIIe. Certains passages du Lys dans la vallée, lus par Caroline, reprennent d’ailleurs des scènes érotisantes, évoquant des « globes azurés et d’une rondeur parfaite  », sous un flot de dentelle. Max Genève montre à quel point l’œuvre et l’existence du maître sont liées. Eugénie Grandet, La Duchesse de Langeais, les évocations sont permanentes. Honoré, romantique, mène une vie romanesque. Il démontre qu’il est encore possible d’être saisi par la Nature dans toute sa force, notamment lors du passage des Alpes en calèche, un épisode épique. Genève le dépeint avec fougue en joueur et jouisseur. Ce qui n’empêche pas Balzac de vivre un amour total, pour l’heure épistolaire, avec sa madame Hanska. En toile de fond, à Turin, royalistes et républicains se jaugent lors de soirées mondaines policées. Un ballet social et politique disséqué avec finesse dans ce roman foisonnant, à l’image de ce siècle révolutionnaire.
F. M.



LE VOYAGE M. DE BALZAC À TURIN
DE MAX GENÈVE
Serge Safran, 218 pages, 16,50

Le Matricule des Anges n°171 , mars 2016.
LMDA papier n°171
6,50 
LMDA PDF n°171
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