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Domaine français Je vous écris de l’usine

mars 2016 | Le Matricule des Anges n°171 | par Martine Laval

Je vous écris de l’usine

Ni dieu ni maître, mais un patron, ou plutôt une patronne : l’usine. Une mangeuse de vie, une broyeuse d’humanité. Cette ogresse-là, Jean-Pierre Levaray l’a côtoyée, défiée, haïe, et malgré tout aimée puisqu’elle est à la fois la matrice et la matière de ses livres. Embauché à 18 ans, maintenant à la retraite, il fut ouvrier pendant plus de quarante ans dans la même usine d’engrais chimiques près de Rouen, un de ces monstres à bout de souffle que l’on fait tourner quand même, classé Seveso 2, c’est-à-dire à hauts risques.
Ouvrier, militant, Jean-Pierre Levaray est habité par une rage de témoigner, de se revendiquer de la classe ouvrière alors qu’on ne cesse d’entendre dire qu’elle n’existe plus. La bonne blague ! Jean-Pierre Levaray qui a beaucoup lu Annie Ernaux raconte à la première personne, un je collectif, les accidents, la trouille, l’injustice, le désarroi mais aussi l’élan politique, solidaire, quelque chose de l’amitié. Il faut lire et faire lire Putain d’usine (L’Insomniaque, 2002 ; Agone, 2008), un récit d’autant plus poignant que le genre se fait rare en littérature.
Aujourd’hui, il publie Je vous écris de l’usine. Un recueil de textes publiés chaque mois et pendant dix ans dans CQFD, « mensuel de critique et d’expérimentation sociales ». Dix années de luttes, d’espoirs et de désespoirs sont ainsi retracées « à hauteur d’homme » comme dirait Marc Bernard. S’écoulent ainsi entre rires et révoltes des chroniques miroir de notre société, de notre folle mascarade politique. Décembre 2006 : « Quatre heures du matin, plus qu’une heure à tenir et la nuit sera terminée.  » Janvier 2010 : «  Dans l’usine c’est un mélange de tristesse et de colère. C’est le cinquième accident mortel pour cette année sur l’ensemble des sites français du groupe Total.  » Juillet 2015 : « L’usine me sort par les yeux. Il est temps que je prenne la tangente. »
Le prochain ouvrage de Jean-Pierre Levaray paraîtra fin mai aux éditions Libertaire : Pour en finir avec l’usine. Est-ce possible ?
Martine Laval

JE VOUS ÉCRIS DE L’USINE
DE JEAN-PIERRE LEVARAY
Libertalia, 368 pages, 15 e

Le Matricule des Anges n°171 , mars 2016.
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