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Domaine étranger Lisario ou le plaisir infini des femmes

mai 2016 | Le Matricule des Anges n°173 | par Thierry Guinhut

Lisario ou le plaisir infini des femmes

Le conte de La Belle au bois dormant quitte avec Antonella Cilento le registre du merveilleux pour aborder celui du roman picaresque, non sans parodie. Il s’agit également d’un roman historique, car, situé au XVIIe siècle, il met en scène une jeune fille confrontée à bien des aventures rocambolesques : apprenant à lire seule, « vu qu’il est interdit aux filles d’étudier », fuyant dans le sommeil un affreux mariage arrangé, découvrant le plaisir sexuel, et prenant ses amours en main, la belle Lisario est une héroïne féministe.
Opérée d’un goitre, elle devient muette : « un Luth sans Cordes », écrit-elle en cachette. Un narrateur omniscient se charge de son histoire, suivant Avicente, un médecin filou, qui la guérit secrètement de son long sommeil en attachant ses doigts de fée où le plaisir se révèle. Cet exploit lui offre une gloire immense et la main de Lisario, dont il va étudier le comportement sexuel, fasciné par les mystères de la féminine jouissance ; jusqu’à ce qu’elle fuie son tourmenteur avec un peintre français. Ce dernier, élève de Ribera, nous emporte en un monde haut en couleur, dans la ville de Naples bouleversée par une révolution, où pullulent meurtriers, machos jaloux, sodomites, et profiteurs massacrés.
Avec un sens de la narration particulièrement vif, toujours divertissant, pittoresque, et un réalisme sans fard, c’est avec une langue inventive qu’Antonella Cilento, napolitaine née en 1970, mène son roman. En digne émule de Casanova, voire de Rabelais, elle sait manier fantaisie baroque, humour communicatif, pénétration psychologique et sociale, en un récit, parfois érotique, qui n’est pas sans dimension sociologique : une femme – fallait-il le prouver ? – peut fort bien exceller dans le roman libertin intelligent.
Thierry Guinhut

LISARIO OU LE PLAISIR INFINI DES FEMMES
D’ANTONELLA CILENTO
Traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli,
Actes Sud, 384 pages, 23
e

Le Matricule des Anges n°173 , mai 2016.
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