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Poésie Petits riens pour jours absolus

octobre 2016 | Le Matricule des Anges n°177 | par Richard Blin

Petits riens pour jours absolus

S’il a des plis à l’âme, Guy Goffette, s’il mélancolise de plus en plus, il a toujours l’enfance sous la peau et sait mieux que jamais nouer la voix nue de l’émoi à ces petits riens qui relèvent d’un désespoir fugace ou procèdent de la mystérieuse douceur des choses. Il est toujours ce marieur de mots de peu, dont le blues met des larmes aux roses autant qu’il donne à entendre la musique déchirée d’une métaphysique en lambeaux. D’où ces Petits riens pour jours absolus, cette « chanson de la vie qui passe », cette exaltation de l’amour au bord du gouffre, cette volonté de défroisser « la lettre obscure du silence », de réinventer sans cesse un horizon à la vie.
La poésie, chez lui, tient d’un sentiment d’urgence vitale, participe du génie brut de la vie, de cet art des légèretés qui, par la grâce du rythme, fait danser ensemble des mots qui musiquent et des choses qui grincent. « Ne te retourne pas // l’air est chargé du sel de nos vaines douleurs, va / dans le vent qui passe et laisse mourir les morts. »
Des pesées du temps, une façon de prendre le pouls d’un instant – « Les mouches moissonnent / le verger bleui sous la lampe / J’attends contre une feuille vierge / que le silence retentisse / mais l’image regarde / très au-dessus des mots » – mais aussi la palpitation de ce qui reste en souffrance dans le souvenir, et des dilectures (Rimbaud, Max Jacob, Apollinaire, Artaud, Borges, Jean-Claude Pirotte, Paul de Roux, Hubert Juin…), ces voyages dans la vie et l’œuvre d’auteurs aimés, telle apparaît cette poésie qui, connaissant les leurres des images et du lyrisme, ne vit qu’en équilibre sur une ligne de crête entre présent et passé, tension et rupture, échos pétrarquisants et violence du désir. « Mon amour / assigne-moi à résidence / dans la fraîcheur du linge / que tu portes. » Une façon de rendre grâce à un présent qui est aussi invention d’une dimension où vivre, transposition stylisée d’une forme de certitude : l’absolu n’existe qu’ici-bas, dans le corps périssable.

Richard Blin


Petits riens pour jours absolus
de Guy Goffette
Gallimard, 120 pages, 14

Le Matricule des Anges n°177 , octobre 2016.
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