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Domaine étranger La Mort a chevauché hors de Perse

novembre 2016 | Le Matricule des Anges n°178 | par Guillaume Contré

La Mort a chevauché hors de Perse

Un homme, écrivain peut-être, mais surtout alcoolique, face à la « terrible page blanche ». Il doit écrire, le fait ou l’a fait, se raconte. À moins qu’il ne se contente de boire. Il mélange son vin à de l’eau gazeuse « aux vertus curatives ». L’homme parle de lui, des visions d’horreurs que lui provoque l’alcool (est-ce vraiment le delirium tremens, se demande-t-il, inquiet, alors que les limites du réel se brouillent). Des visions baroques et sordides, où le surréalisme, le fantasque et l’angoissant butent sur la pornographie ; des visions dans lesquelles il croise des Coréens et des Noirs chevauchant des motos couvertes d’ampoules en forme de balles, où il visite encore « une ville inconnue habitée autrefois par des Perses ». Mais l’homme, c’est aussi le garçon – lui-même, certainement, en plus jeune – dont l’histoire alterne avec la première. Le garçon, récemment divorcé d’une prostituée, rencontre à la piscine une jeune fille qui lui plaît, mais une jeune fille autoritaire, qui ne veut pas qu’il boive ni qu’il fume ; ne reste qu’à le faire au bar, en cachette. Puis il y a la tante de la jeune fille et sa mère à l’hôpital, qui le fait mentir au sujet de l’amour filial. Une famille qui semble avoir des idées très claires sur la société, les limites qu’il faut s’imposer et la discipline à suivre. Ce roman publié en 1979 du Hongrois Péter Hajnóczy (1942-1981) n’est pas qu’une histoire de beuverie. À travers ce personnage double, qui le temps d’arriver aux toilettes est capable « d’oublier son nom », qui se demande s’il « ne vaudrait pas mieux se transformer en chausse-pied », c’est la description d’une société désincarnée, mécanique, sans affects qui semble affleurer. L’apparente impersonnalité de la prose cache une ironie subtile et pince-sans-rire : « Kiss me ! », lit-on sur l’emballage du papier hygiénique. L’homme de remarquer alors que ce genre d’inscriptions se lisent plutôt « sur les culottes des jeunes filles » dans les magazines de l’Ouest. Guillaume Contré

la mort a chevauché hors de perse de Péter Hajnóczy
Traduit du hongrois par Charlotte Karady, Vagabonde, 130 pages, 15,50

Le Matricule des Anges n°178 , novembre 2016.
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