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Entretiens Hommes en habit de lumière

janvier 2017 | Le Matricule des Anges n°179 | par Martine Laval

Leur amitié va traverser l’Histoire. L’un est un écrivain connu, c’est Vaclav Havel. L’autre est un jeune cheminot. Il se nomme Tomas Kusar. Un tendre, Un taiseux, comme sait les faire vivre Antoine Choplin. Éblouissant.

Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar

Tomas Kusar regarde passer les trains de marchandises, il aime ça, surtout celui de Kudowa, le 22h09 : « Les wagons sont bourrés de minerai, pour peu qu’il y est un peu de lune, ça produit des sortes de scintillements…  » Tomas est cheminot à la gare de Trutnov, c’est à une centaine de kilomètres de Prague. Tomas est un jeune gars, il mène une vie simple, et même si le boulot est dur, très dur, il n’en fait pas tout un plat. Il a une attirance pour la nature, surtout les arbres. Lorsqu’il marche le long des voies ferrées, il les admire, les sent, peut-être leur parle-t-il, à sa manière, toujours en silence. Parfois, il sort son appareil photo, son seul luxe, et capte « les stries, les entailles, les blessures d’écorces. C’est au tronc des bouleaux, clair et soyeux, qu’elles lui semblaient, plus que sur les autres essences, prendre toute leur force.  » Tomas, c’est une graine d’artiste, un gars qui prend le temps de regarder le monde autrement, à l’oblique, d’instinct, toujours sans en faire un plat. Tomas est un poète, mais ça, il ne le sait pas. Il faudra un coup du hasard, ou une coïncidence, une rencontre avec un homme. Dialogue : « Je ne trouve pas que ça ressemble tellement aux vraies écorces, à celles qu’on peut voir ici, dans la forêt. Et pourtant, c’est bien elles que je prends en photo. Je dois mal m’y prendre.Et c’est ça que tu veux ? demande Vaclav. Tu voudrais que tes photos soient une copie parfaite de la réalité ? – Je ne sais pas. J’aimerais surtout que ça ressemble un peu aux écorces que j’ai dans la tête. – Bien sûr, approuve Vaclav. » Ce Vaclav travaille de temps à autre dans une brasserie à Trutnov, il décharge les tonneaux de bière. Il est aussi Havel, écrivain, dramaturge, dissident. Tout doucement, sans grand discours, sans grande démonstration, il va éveiller Tomas à une conscience politique mais surtout le révéler à lui-même, l’accompagner dans un apprentissage de l’art, de la vie. Vaclav à Tomas : « Je me dis que le théâtre doit au contraire puiser dans la réalité pour raconter des histoires. C’est là sa mission et que c’est comme ça qu’il est le plus fort. Qu’il n’a à se soucier de rien d’autre que ça, reproduire la réalité pour qu’on ait juste la possibilité de la regarder mieux, autrement, grâce à lui. (…) Qu’est-ce que t’en dis.  » Phrase sans point d’interrogation. Le temps s’est arrêté. Les deux restent pensifs. Puis, Tomas : « J’ai jamais pensé des choses pareilles. » Mais ça va venir.
Une fois de plus, avec une délicatesse infinie, avec respect et même une sorte d’affection, Antoine Choplin parvient à sublimer l’existence de ces deux hommes. Il les extrait de la grande Histoire pour mieux leur donner vie aujourd’hui. L’un, intellectuel engagé. L’autre, cheminot solitaire. Il leur imagine une intimité, faite de petits riens et de grandes choses sans nom, et invite de surcroît le lecteur à les accompagner, à prendre place au cœur de cette amitié naissante. Surtout, à cheminer avec Tomas. Presque à faire...

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