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Domaine français Réveillon

juillet 2017 | Le Matricule des Anges n°185 | par Franck Mannoni

Dans un immeuble parisien, qui donne sur « la soupe verdâtre du fleuve », les habitants regardent passer la vie, alors que dans le ciel, un sombre et mystérieux nuage les domine. Le roman choral et admirablement construit de Pierre Mérot, se nourrit de l’intérieur. Chaque court chapitre, ou presque, intègre un nouveau personnage relié aux autres. Les nouveaux entrants apportent un angle différent sur les relations qui les unissent tous. Des sœurs Parker, « des hippies persistantes et fortunées » propriétaires du bâtiment, à l’étudiant G, « baiseur addictif  », de Johannes, vieillard alcoolique et peintre laconique, à Eve, quinquagénaire à la fois sensuelle et crue, tous se retrouvent connectés dans un sociogramme urbain et paradoxal, qui souligne leur solitude foncière. « Tu écriras à nouveau car l’unique sujet est l’amour », lance Vadim. Un avis que ne partage pas Fiente, le critique littéraire gauchiste et fielleux, qui jette au vide-ordures une énième traduction d’Ulysse de Joyce, non sans avoir abondamment pété dessus.
Pierre Mérot glisse ainsi avec humour sur ces êtres en errance affective. Ses portraits sont vifs et acérés, parfois troussés en deux adjectifs révélateurs qui fixent un caractère. La Callipyge est « désabusée mais spontanée », « étonnée mais excitée ». Parcouru de musique (A White Shade of Pale, de Procol Harum, I’m So Hurt de Timi Yuro), de philosophie (Deleuze) et de littérature (Virginia Woolf), Réveillon est une charge élégante et forte contre l’hypocrisie et les apparences. Tout est toujours plus compliqué qu’il n’y paraît, semblent sous-entendre ces aventures croisées. Vadim endosse peut-être la profession de foi de l’auteur pour cette comédie humaine parisienne, qui montre « les gens, projetés dans des trajectoires, des rencontres, ni plus ni moins signifiants et satisfaits que des fleurs emportées par le vent ». La mort, concrète et silencieuse, plane aussi sur ce patchwork envoûtant, qui explore les tréfonds de l’âme, matérialisés par ce cumulus angoissant « assis sur la ville ».


Franck Mannoni

Réveillon de Pierre Mérot
Rivages, 264 pages, 20

Le Matricule des Anges n°185 , juillet 2017.
LMDA papier n°185
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