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Essais La Question Némirovsky

octobre 2017 | Le Matricule des Anges n°187 | par Thierry Cecille

Redécouverte en 2004 avec sa désormais célèbre Suite française, qui obtint alors le prix Renaudot à titre posthume, Irène Némirovsky a retrouvé depuis une place significative parmi les romanciers importants de l’entre-deux-guerres (signalons la qualité de l’édition en Pochothèque des deux volumes de ses Œuvres complètes, par Olivier Philipponnat). Cependant certains de ses romans et le destin qui fut le sien (née en 1903 à Kiev, elle demeura, dans la France de Vichy, une « juive étrangère  » et, déportée à Auschwitz, y fut assassinée en 1942) ne manquent pas d’interroger. C’est en effet à différentes questions concernant les rapports entre Némirovsky et son identité juive que se consacre ici Susan Rubin Suleiman, universitaire américaine, avec à la fois une compréhension pleine d’empathie et une objectivité d’historienne scrupuleuse. Elle examine tout d’abord dans quelle mesure on pourrait déceler chez Nemirovsky la très problématique « haine de soi  » juive. Elle montre qu’en fait la romancière – ainsi dans le fort noir David Golder – décrit seulement avec un regard perspicace et parfois cruel les Juifs qu’elle pouvait côtoyer, mais ne fait pas preuve d’une plus grande indulgence envers le reste des humains ! Par ailleurs, si elle ne parvint pas à fuir la France avant que le piège ne se referme sur elle, si elle ne tenta même pas de passer en zone libre, c’est peut-être que jusqu’à une date assez tardive elle ne crut pas être véritablement en danger, tant elle se sentait écrivain français. Suleiman rejoint ici les réflexions d’Hannah Arendt sur les figures du paria et du parvenu, destins adverses et concurrents qui s’offrirent aux Juifs confrontés à des sociétés qui les admettaient un temps pour ensuite les rejeter violemment. La dernière partie est consacrée aux deux filles de Némirovsky, à leur travail de deuil et de mémoire, qui fut aussi travail d’écriture pour l’une d’elles (Élisabeth Gilles) – et à la résurrection qui récompensa leurs efforts.

Thierry Cecille

La Question némirovsky de Susan Rubin Suleiman
Traduit de l’anglais par A. de Saint-Loup et P.-E. Dauzat,
Albin Michel, 431 p., 24


 

Le Matricule des Anges n°187 , octobre 2017.
LMDA papier n°187
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