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Domaine français La Paupière auriculaire

mars 2018 | Le Matricule des Anges n°191 | par Richard Blin

La Paupière auriculaire

Pour pouvoir se soustraire au déluge sonore qui ne cesse de nous assaillir, Joël Gayraud aimerait que le tragus, ce petit triangle de chair situé à l’entrée du conduit auditif, se transformât en une paupière « rétractable à volonté », une mutation qui permettrait à tout un chacun de n’entendre que ce qui l’intéresse, à l’exemple de ce qui le requiert, lui, dans les 336 fragments – de l’aphorisme à la note plus développée – de ce livre qui fait suite à La Peau de l’ombre.
Il y est question de tout : du statut des objets, de la langue – « la demeure mouvante de l’être » –, du tabou du porc, de la « puissance émerveillante d’ébranlement » de la poésie, des raisons pour lesquelles la Vierge Marie apparaît souvent amputée des deux mains dans les statuettes la représentant… À ces thèmes se mêlent des observations ironiques sur le « rabâchage colorié de l’existant » chez Andy Warhol, la complaisance que manifestait Cioran à son égard ou les euphémismes qui font plus de mal que de bien comme d’appeler l’aveugle « non voyant », le condamnant à une double cécité « en le privant de la vision divinatoire en surcroît de la vision sensible ». Ces sujets s’entrelacent à des réflexions sur l’oubli, la représentation graphique de l’infini, le style de Céline. S’y mêlent aussi des appels à la « contamination généralisée des âmes » face à « l’hygiène mentale » et même des mises en garde : « La barbarie ne s’annonce pas toujours sous une forme barbare. Elle peut n’apparaître d’abord que comme une régression mineure de la civilisation. » Un roboratif bonheur de penser tant, pour Joël Gayraud, la poursuite de la vérité et celle de la volupté sont « inséparables »
Richard Blin
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La Paupière auriculaire, de Joël Gayraud
Éditions Corti, 264 p., 19,50

Le Matricule des Anges n°191 , mars 2018.
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