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Domaine étranger Dans la cour des miracles

juin 2018 | Le Matricule des Anges n°194 | par Guillaume Contré

La traduction tardive d’un des chefs-d’œuvre de Juan Rodolfo Wilcock est l’occasion de réévaluer l’importance de cet ironiste subtil, dont l’univers fantasque et inventif est aussi cruel que terriblement humain.

Commençons par enfoncer une porte ouverte (et qu’importe si, en réalité, elle est fermée à double tour) : Juan Rodolfo Wilcock pourrait bien être le prototype même de l’écrivain contrebandier. Écrivain secret, mais certainement pas maudit (le terme servirait plutôt à qualifier certains de ses personnages difformes, toujours prêts à scier consciencieusement la branche sur laquelle, tant bien que mal, ils tentent d’assumer leur différence). Contrebandier géographique et littéraire et, partant, contrebandier des langues, tel était certainement cet Argentin né à Buenos Aires en 1919 et mort à Lubriano, Italie, en 1978. Mais Wilcock ne fut pas l’habituel exilé latino-américain venu chercher en Europe une stabilité que son continent sempiternellement agité ne pouvait lui offrir (de même qu’il ne devint pas un écrivain tiers-mondiste et un peu snob à la Cortázar, sa lucidité empêchant ce genre d’écarts). L’exil de ce fils d’un père anglais et d’une mère d’origine italienne est d’abord un exil dans la langue, ou plus exactement un glissement virtuose d’une langue à l’autre. Quand il s’installe définitivement en Italie en 1957, après plusieurs années d’allers et retours entre continents, après avoir travaillé comme ingénieur civil à la construction des lignes ferroviaires transandines dans les années 40 (ce qui servira de modèle à son roman épistolaire de 1975, L’ingeniere, hélas non traduit), il se met à écrire exclusivement en italien un ensemble de romans, nouvelles, poésies et pièces de théâtre qui finira par former la partie substantifique de son œuvre (de même qu’il poursuivra en italien une carrière prolifique et exigeante de traducteur déjà bien entamée en espagnol).

Wilcock « cherchait un équilibre entre ce qui est faisable et ce qui est impossible ».
La légende veut que peu de temps avant l’exil définitif, Wilcock ait proclamé que « l’espagnol était fini », déclaration provocatrice, à l’image de son auteur, dont l’humour acerbe et l’ironie cinglante n’ont d’égal que la perfection, pour ne pas dire l’élégance, de son style. Déclaration provocatrice, encore, parce que Wilcock était déjà installé comme poète, nouvelliste et – comme on l’a dit – traducteur en Argentine, où il était l’intime de Borges, Bioy Casares et des sœurs Ocampo, bref, de l’élite littéraire de l’époque, avec laquelle il partageait un intérêt pour le fantastique (qui chez lui tend plutôt vers le grotesque, le monstrueux, la cruauté) ; intérêt qui transparaît dans les nouvelles qu’il commence à publier dans des revues telles que Sur à partir de 1948, et qui finiront par former un recueil, Le Chaos, son premier chef-d’œuvre, auto-traduit en italien et publié en 1960. Il partageait également avec eux (ou plus particulièrement avec H. Bustos Domecq, l’auteur bicéphale inventé par Borges et Bioy) un anti-péronisme viscéral dans lequel on pourrait peut-être voir une des sources de l’évolution de son art (après avoir écrit des poésies de jeunesse au ton...

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