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Poésie Va te faire foutre - Aloha - Je t’aime

juin 2018 | Le Matricule des Anges n°194 | par Guillaume Contré

Va te faire foutre - Aloha - Je t’aime

Va te faire foutre - Aloha - Je t’aime
de Juliana Spahr
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pascal Poyet, L’Attente, 100 pages, 12

La poésie de l’Américaine Juliana Spahr, telle qu’on peut la lire dans ce volume qui, pour être bref, n’en fait pas moins preuve d’une belle densité, se construit dans un entre-deux qui se joue des définitions. À mi-chemin d’une subjectivité insinuée plutôt qu’affirmée (et pourtant centrale) et d’un ton apparemment documentaire, elle construit d’ambitieuses séries de poèmes aux vers courts. Comme dans toute poésie lorgnant vers un idéal minimaliste (en dire le plus possible avec des matériaux très resserrés pour atteindre un état de suggestion maximale), Juliana Spahr se méfie des effets de manche et reste au plus près d’un vocabulaire simple, quotidien ou technique, des mots dépourvus de toute possibilité métaphorique et qui pourtant la font renaître en creux (et non parfois sans un certain humour mélancolique). « Nous rêvons d’éloquence », lit-on, et, dans le même poème, « Nous nous réunissons pour employer des mots comme responsabilité éthique », mais « Nous limitons la possibilité de l’amour de la parole ». Le livre est parcouru par une oscillation entre le « je » et le « nous », et les deux sont aussi inclusifs (en incluant, par exemple, la subjectivité) qu’exclusifs : « Je fais partie d’un nous et puis ne fais pas partie d’un nous. » Car « Le problème est comment faire nous maintenant tous ensemble ». Le long poème « Permutation » met ainsi en parallèle la difficulté de la création d’un discours commun et celle de l’amour et de la sexualité ; des gens réunis autour d’une table pour parler, ou dans un lit pour s’accoupler. Ailleurs, elle introduit le mot pidgin « da kine » pour évoquer la question de l’identité à Hawaï. « Dans ce qu’on appelle culture,/nous sommes tous doigts et/orteils. Tous jambes et bras ». Spahr imagine la construction culturelle sous la forme d’une pyramide humaine élaborée par trois personnages : « Dans ce maintien, nous essayons la/ culture pour voir si elle est utile », car « C’est l’équilibre qui construit/les pyramides ». Une pyramide souvent émouvante, pleine de « Cette folie de l’amour et folie de la pensée ».

Guillaume Contré

Le Matricule des Anges n°194 , juin 2018.
LMDA papier n°194
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