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Entretiens Marqueuse de paroles

septembre 2018 | Le Matricule des Anges n°196 | par Dominique Aussenac

À la fois fresque historique et sociale de la Guadeloupe, hommage familial, témoignage d’une émigration, le premier roman d’Estelle-Sarah Bulle se révèle riche, acide, mordoré.

Là où les chiens aboient par la queue

Pour les négropolitains, Noirs antillais ou d’origine africaine, naître en France avec une double culture, est-ce une aubaine ou un fardeau ? Estelle-Sarah Bulle naquit en 1974 à Créteil, d’un père guadeloupéen et d’une mère quasi chti. « Pourquoi suis-je née là plutôt qu’ailleurs, dans ce paradis sans histoire, sans rituels, sans traditions, sans surveillance exagérée ? Dans cet impersonnel érigé en mode de vie ? Était-ce un choix délibéré de mes parents ou la logique implacable du cours des choses, dans la société française des années soixante-dix ? » Autant galerie de personnages que roman à voix, Là où les chiens aboient par la queue conte soixante-dix ans d’histoire de la Guadeloupe et de ses relations avec la métropole. Du hameau rural à « l’en-ville », de Pointe-à-Pitre à Créteil, Montmartre… Misère, richesse, conflits, joies, peines, sang versé, ombres, lumières… Tout un tas de souvenirs, de sentiments contradictoires que viennent déposer sur la scène de cet ouvrage, Hilaire, le grand-père, figure tutélaire, Antoine, la fille aînée, Lucinde, sa sœur et Petit Frère, le père de la nièce, la narratrice. Antoine, grande, belle, rebelle a un peu des allures de Corto Maltese. Aventureuse, tout autant que grenouille de bénitier, elle commerce d’île en île, jusqu’à Caracas, revend des diamants, devient dame maquerelle par empathie et par nécessité ; douée d’un tempérament explosif, d’un verbe fort et coloré, elle crève l’écran. Lucinde : « J’étais une sorte d’aristocrate, moi. Je ne sais pas, c’était comme ça depuis l’enfance ; je n’étais pas comme les autres. » Couturière émérite, elle habille tout Pointe-à-Pitre, émigre en métropole, s’installe dans la fonction publique. Petit-Frère aime lire, s’informe, se révolte, d’électricien deviendra infirmier psychiatrique en région parisienne. La nièce capte et retranscrit leurs paroles. « Pour moi qui suis née dans la grisaille, l’île constitue un monde de sensations secrètes, inaccessible la plupart du temps. » D’une écriture limpide, Estelle-Sarah Bulle, conteuse hors pair, élève ici un chant magnifique, profond, à ses parents, ses racines, sa double appartenance.
Écrire ce livre était-ce une manière de retrouver sa place dans une filiation, de redécouvrir ses racines ?
Oui je pense qu’il y a un peu de cela. Plus généralement, c’était une façon de parler de cette histoire qui a concerné plusieurs dizaines de milliers de personnes en France, qui les concerne toujours et qui est peu connue, la Guadeloupe restant pour beaucoup une destination touristique parmi d’autres, alors que c’est une des grandes richesses de l’histoire de France depuis quatre cents ans. L’envie d’écrire est très ancienne chez moi, elle remonte à l’enfance, au plaisir de la langue et de la littérature que m’ont transmis mes parents. Lorsque je me suis enfin autorisée à écrire sérieusement, il m’a paru évident de commencer par ce que je connaissais le mieux : mon histoire familiale.

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