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Entretiens Une colline nommée désir

juin 2024 | Le Matricule des Anges n°254 | par Emmanuel Laugier

Quarante-cinq ans d’écriture d’une colline ardéchoise, La Face nord de Juliau touche à sa fin. Grand projet, unique, cézannien, organique, de Nicolas Pesquès, par quoi c’est la relation de l’homme au langage et au réel qui y est scrutée, interrogée.

La Face nord de Juliau, dix-neuf

Ouvrons le premier volume de La Face nord de Juliau (1988), son incipit : « Face à l’inconnu, à ce qui toujours résiste et reste à dire, le désir vient du harcèlement et de l’obstination… du retour entêté, d’assaut en assaut, vers cela : l’inépuisable… » Les mots de désir, d’inachevable, ceux de ressassement, l’élan qui voudrait endurer la recherche d’une relation, on pourrait aussi les trouver dans toutes leurs variations au sein des 19 volumes de l’entreprise, discrète mais sûre, de ce gigantesque chantier qu’est La Face nord de Juliau. Faisons un saut, dans les huit, neuf, dixième face (2011), J8 s’ouvrant par un autre angle d’attaque, véritable biais de la reprise : « Comme si elle était/là, devant/le 2 septembre/debout et morte/…/dans cette espèce d’état sans expérience/si proche de la séparation//morte comme mal dite ». Le désir y est d’un coup comme aveuglé par une langue en défaut (pas adéquate), par quoi Juliau s’en va, s’éloigne. Mortification notée. Mais J9 reprend la charge (via un « essai d’ècre »), comme si le verbe « ècre », concentré au carré d’écrire, devait se tresser à du thanatos (à de l’échec, au manque, au négatif) pour régénérer son énergie : « buis et genêts/ou le radieux carré d’un seul jaune peint//ou et//une immensité sur Juliau ». Écrire « jusqu’à ce qu’écrire transpire », donc. Mais de quoi : de la chose, de la relation, de l’image elle-même qui est, semble dire J19, le réceptacle du rapport entre écrire et regarder. Mais peut-être aussi, et c’est l’aveu déterminant de J14 (2016), que tout s’est joué par le nouage de deux moments temporels que l’auteur nomme « First sight » (1967) et « viens » (1970). L’expérience de la disparition, de l’effacement premier du langage, va en effet offrir à Nicolas Pesquès la découverte de la poésie (cette « première vue ») et celle de l’écriture que pointe son impératif (« viens »). Instant que l’anneau de deux dates enserre, et qui lancera la machine Juliau, « une vie à deux impacts, et à leur suite compactée en colline ». Des verts tendus jusqu’à la fauche, des alignements des andains aux brusques jaillissements spermatiques du bois de genêt, « jaune à jamais », jaune du jouir et de la distance, « surjaune » comme au cube de sa puissance, « tout le réel flashé » rendu alors dans « l’encrée foudrée que je viens ». Tout un « entonnoir de conséquences » dont ces opérations formeront la jonction et l’écart, l’image en étant le reste, et la langue du poème, à jamais, d’en chercher la force indicielle.

Nicolas Pesquès, avec ce 19e volume de La Face nord de Juliau, dont le premier tome est paru en 1988, vous mettez fin au projet. Juliau, c’est donc fini ?
Ça s’est fait spontanément, sans la moindre préméditation – comme ce qui est souvent si réussi en poésie, sinon même dans la vie – simplement en écrivant le mot Fin un jour, en bout de texte, et en y ajoutant instantanément les mots Fin des Juliau. J’ai alors ressenti une sorte de contentement, et aussi de...

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