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Poésie Des lézards, des liqueurs

février 2019 | Le Matricule des Anges n°200 | par Richard Blin

Des lézards, des liqueurs

Il a la perception latérale et imaginative, Joël Bastard. Poète, il l’est dans sa façon de s’ouvrir à la dimension muette du sensible, de lui donner voix. D’où la tranquille étrangeté qui émane de ses textes. Il a l’art de coller à l’intimité des choses, d’adhérer étroitement à la matière même de l’entendu, du vu, du respiré. « Laissons-nous aller au dévers, aux auspices des buis éclatants. À l’eau fraîche, la soif pure. » Une complicité quasi tactile qu’il articule en contrastes ou décline en configurations sensorielles mêlant au témoignage de ses sens, les visions dues à son œil interne, le tout mâtiné d’éclats de mémoire et d’un rare sens des identités secrètes. 
D’où l’occulte cohérence affective des dix-huit séquences qui constituent ce livre. Chacune déploie, dans l’épaisseur du présent, une saisie du mystère du monde. « L’horizon est un leurre pour nos yeux restreints. » Par-delà l’apparence qui « exhibe son évidence », le visible « s’étale en secrets. En vibrations connues, même inconnues, comme des sœurs toujours ensemble et qui se comprennent de l’intérieur, sans même dire un seul mot ». Car le monde n’est pas seulement un fond, un décor qui défile, mais un continuum secret de spasmes, d’intermittences, de rythmes formant le socle dans lequel s’enracinent hommes, bêtes et paysages. « La nature en nous liseronne. (…) Tout va la cadence : le sang, la sève, notre condition. »
Une poésie qui met en état de contiguïté avec tout ce qui est à prendre « au-delà de la forme », qui voit « des mains en éventail dans la buée », ou des « planches en devenir » à l’intérieur des grumes. Une poésie qui dénude l’apparence, s’insinue sous les signes, se cherche aventureusement : « Écartons les chairs endormies, effeuillons le mystère. Admettons ! »

Richard Blin

Des lézards, des liqueurs, de Joël Bastard
Gallimard,176 pages, 18,50

Le Matricule des Anges n°200 , février 2019.
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