La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Un monde sans faille, d’Alberto Vigevani

mars 2019 | Le Matricule des Anges n°201 | par Yann Fastier

Un monde sans faille

Sans faille, mais non sans fêlures : les deux nouvelles réunies sous ce titre ironique ont justement en commun d’explorer ces imperceptibles lignes de fracture qui, parfois, font s’écrouler d’un coup les édifices les plus solides en apparence. L’édifice, en l’occurrence, est ici celui d’une bourgeoisie milanaise à laquelle Alberto Vigevani (1918-1999) aura consacré l’essentiel de son œuvre (voir en particulier Un été au bord du lac, chez le même éditeur).
« Lettre à monsieur Alzheryan » dresse le portrait subtil d’un financier juif, parrain du narrateur dont l’admiration enfantine ne connaît pas de bornes. Généreux et solaire, monsieur Alzhéryan incarne à lui seul la stabilité d’un monde rassurant, « nuancé de tons pastel cernés d’or, brillant de miroirs et de cuivres… », un monde anhistorique pourrait-on dire, s’il ne se fracassait soudain sur la Grande Crise. Intuitif et d’une extrême sensibilité à l’air du temps, monsieur Alzheryan ne se brûle pas la cervelle : il ternit, puis s’éteint, comme on passe de l’insouciance des années folles à la grisaille des années 30, annonciatrice d’orages à venir.
Ces orages éclateront dans la nouvelle suivante. « Une amitié exemplaire » met en scène un riche industriel dont l’exubérante et indéfectible amitié pour le narrateur et ses parents se verra hypocritement remise en cause par les lois raciales de 1938, qui excluent soudain les Juifs de toute vie sociale. Paradoxalement, s’il cesse de le fréquenter, le jeune homme ne lui en veut pas, conscient que « le mythe d’une amitié sans faille, sans compromis, était encore une illusion puérile ». Car ce monde qui s’effrite et semble s’affaler plus qu’il ne s’écroule, c’est d’abord et avant tout celui de l’enfance. Une enfance heureuse et protégée qu’Alberto Vigevani explore dans une langue songeuse et précise, avec une sensibilité très proustienne en somme, pour mieux en démêler les trompe-l’œil et les prestiges.

Yann Fastier

Un monde sans faille, d’Alberto Vigevani
Traduit de l’italien par Claude Bonnafont
Liana Levi, « Piccolo », 122 pages, 7,50

Un monde sans faille, d’Alberto Vigevani Par Yann Fastier
Le Matricule des Anges n°201 , mars 2019.
LMDA papier n°201
6,50 
LMDA PDF n°201
4,00