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Domaine français L’Odeur de chlore d’Irma Pelatan

avril 2019 | Le Matricule des Anges n°202 | par Virginie Mailles Viard

Dans les années 60, le maire de Firminy passe commande à Le Corbusier d’un stade, d’une maison de la culture, d’une unité d’habitation, d’une piscine et d’une église. Le mariage du corps et de l’esprit, selon l’utopie corbusienne. L’architecte mourra noyé, à Roquebrune-Cap-Martin, avant d’avoir vu la réalisation de l’ensemble. C’est son élève d’alors, André Wogenscky, qui mènera la piscine à son terme, et qui en dessinera chaque espace. Mais pour tous, elle est « La piscine du Corbu » avec sa « chaleur humide et chlorée, familière comme une odeur de mère ». C’est là que la narratrice et sa sœur, au Club des Dauphins, viennent plusieurs fois par semaine, « comme on entre à l’église  ». C’est le récit d’une enfance et d’une adolescence passées dans un lieu à l’architecture organique, avec son long couloir en courbe qui mène vers le bassin, « la matrice ». Un récit haché, découpé, comme ces corps dont on n’aperçoit que la partie immergée. À l’image de la visite des dessous du bassin, une grotte, où « je découvre (…) ce que voile la décence de la surface ». Par instantanés, on découvre un autre rapport au corps, les intimités, les moqueries, les regards sur les nageurs dénudés. On découvre l’épreuve, les chocs et les blessures… Mais aussi les ruptures, le mépris pour le monde d’à-côté, si maladroit, « nous, nous étions des nageurs, pas des baigneurs ». C’est la cruauté, lors des compétitions. « Elle ferait pas de longues études, elle, et c’était la crise dans le bassin stéphanois. Pas de boulot pour les manœuvres. Elle pouvait bien la gagner sa médaille. » Derrière ces souvenirs, se cache un lourd secret, que seule la piscine du Corbu parvient momentanément à étouffer, à apaiser. Mais il faudra bien trouver sa place, trouver son corps, dans la piscine, ou ailleurs. « L’obéissance, l’effort, la reconstruction, c’est ça qui est central, c’est ça qui est à dire, à lire sous cette histoire. » Un récit saisissant et bouleversant.

Virginie Mailles Viard

La Contre Allée, 100 pages, 13

L’Odeur de chlore d’Irma Pelatan Par Virginie Mailles Viard
Le Matricule des Anges n°202 , avril 2019.
LMDA papier n°202
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