La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Voyage vertical

avril 2019 | Le Matricule des Anges n°202 | par Yann Fastier

Champion d’apnée, Giuliano, la cinquantaine, se prépare en vue d’un nouveau record de profondeur. À quelques jours de l’épreuve, il connaît d’étranges épisodes hallucinatoires où les époques semblent se confondre, le ramenant à l’origine de sa vocation pour un sport pas comme les autres. « Oublie que tu respires » : ce très beau titre dit tout d’une pratique qui s’apparente bien plus à une forme de commerce avec la mort qu’à de la compète en maillot de bain. L’apnée est une suspension, dans l’espace et dans le temps, une quête quasi métaphysique où le risque est grand de se perdre, comme Giuliano l’expérimente à plusieurs reprises, tenaillé par une volonté d’expiation dont on finira par comprendre le ressort secret. Seul, face à la mer, presque coupé d’un monde dont il semble ignorer la plupart des joies, Giuliano pourrait se laisser sombrer si le souvenir de plus en plus prégnant d’une jeune plongeuse traditionnelle de l’île de Hekura, au Japon, ne lui traçait un chemin sûr à l’heure des choix décisifs.
Oubliez Le Grand Bleu, ses prestiges et ses plongées à grand spectacle : celles de Giuliano l’amènent plus souvent au fond de lui-même qu’au fond de l’eau, même si tout ce qui touche à la pratique de l’apnée est à l’évidence très soigneusement documenté – presque un peu trop, par moments, comme si l’auteure avait quelque chose à prouver à cet égard. Ce léger travers ne fait heureusement en rien obstacle à une lecture qui, pour n’être pas haletante, n’en est pas moins à couper le souffle, littéralement et sans jeu de mots : « Une dernière molécule d’air s’est détachée de ma gorge et j’ai senti le ressac métallique du néant qui traversait mes poumons pas plus grands que les poings d’un nouveau-né. » On en oublie parfois soi-même de respirer, happé par les gouffres où se débat Giuliano et bénissant cet excellent roman – après Le Cœur léger (La Dernière Goutte, 2015) – tant pour la profonde émotion qu’il dégage que pour sa brièveté salvatrice.
Yann Fastier

Oublie que tu respires, de Kareen De Martin Pinter
Traduit de l’italien par Vincent Raynaud,
La Dernière Goutte, 141 pages, 15

Voyage vertical Par Yann Fastier
Le Matricule des Anges n°202 , avril 2019.
LMDA papier n°202
6,50 
LMDA PDF n°202
4,00