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Domaine étranger Mississippi Solo, de Eddy L. Harris

septembre 2020 | Le Matricule des Anges n°216 | par Yann Fastier

À la base, il faut aimer se faire mal : descendre le Mississippi en canoé, de la source à l’embouchure, quand on ne connaît rien au canotage, ce n’est peut-être pas la meilleure façon de démarrer une carrière d’écrivain. C’est pourtant celle qu’a choisie Eddy L. Harris, en 1986, à l’âge de 30 ans, comme une façon de s’éprouver dans une période où rien n’allait de soi. Une façon de s’éprouver, mais aussi d’éprouver le pays, de faire corps avec l’énorme fleuve qui, traversant les États-Unis du nord au sud, en figure assez bien la colonne vertébrale. « Le fleuve me fait mieux voir le réel » : il lui faudra pourtant parvenir à se faire accepter de ce géant pour devenir, l’expérience aidant, un vrai « rat de rivière », prompt à sentir le courant sous sa coque et à louvoyer entre les immenses et dangereux convois de barges croisant jour et nuit sur un Mississippi largement dévolu au transport.
Mais, on s’en doute, ce livre sera tout autant celui de ses rencontres que de sa navigation. L’auteur est sociable et le pittoresque de son équipage un prétexte suffisant pour engager la conversation : patrons de remorqueurs, pêcheurs, éclusiers, braconniers, marginaux de tout poil ou simples serveuses n’ont aucune réticence à se livrer à l’étranger de passage et ce « solo » de se muer en portrait choral d’une Amérique au quotidien, simple et sans arrogance, généreuse et loin des clichés. C’est qu’Eddy L. Harris n’aime pas trop rentrer dans les cases : noir élevé dans un milieu presque exclusivement blanc, il ne s’est jamais revendiqué d’une quelconque appartenance liée à sa couleur de peau. C’est à la fois sa force et sa faiblesse : ce qu’il gagne en ouverture et en empathie, il le perd un peu en esprit d’analyse et cela finit par se voir dans sa prose. Placée sous le patronage d’Hemingway, elle en a toute la simplicité et la cordialité mais aussi une forfanterie un peu naïve qui finit parfois par agacer.

Yann Fastier

Mississippi Solo
Eddy L. Harris
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pascale-Marie Dechamps
Liana Levi, 328 pages, 20

Mississippi Solo, de Eddy L. Harris Par Yann Fastier
Le Matricule des Anges n°216 , septembre 2020.
LMDA papier n°216
6,50 
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