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Domaine français L’Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare

janvier 2021 | Le Matricule des Anges n°219 | par Anthony Dufraisse

L' Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare

L’Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare dont Jean-Louis Giovannoni fait ici son objet d’étude, on le connaît très bien pour l’avoir bien souvent emprunté. Le décor nous est donc familier ; et on a déjà éprouvé le vertige qu’il y a à se fondre dans la masse (la nasse ?) « des hordes déferlantes » qui vont et viennent aux heures de pointe, tout comme on a maintes fois expérimenté la folle prétention qu’il y a à vouloir fendre « ces foules changeantes ». « Prendre un bain de multitude », comme disait Baudelaire, boussole en tête de ce livre en forme de journal, tel est l’objectif subjectif de l’auteur, une vingtaine de livres à son actif chez ce seul éditeur. Six mois durant en 2019, il est venu là, faisant de ce lieu de passage et de brassage un terrain d’« observation assidue ». « Cette étude sur le va-et-vient des jambes et des pieds peut paraître assez vaine, voire stupide. J’en conviens. Le sujet est loin d’être noble et n’offre pas un intérêt scientifique de premier ordre. En me lisant, on peut même se demander pourquoi je me suis acharné à recenser ces faits et gestes qui ne font qu’apparaître et disparaître. » Car tout ici, de fait, est apparitions furtives, filantes, fuyantes ; ça bouillonne, ça tourbillonne, ça fourmille, ça grouille – la « grouillance », néologise d’ailleurs joliment l’auteur. L’erreur toutefois serait de prendre cette peinture sur le motif pour une pochade – ce qu’elle n’est pas. Si Giovannoni sous-titre son livre « roman intérieur », comme il l’avait déjà fait en 1996 pour Journal d’un veau et Le Lai du solitaire dix ans plus tard, c’est parce qu’il ne se contente pas d’une simple approche descriptive. Le déplacement de tous ces voyageurs improvisant chaque jour un ballet trouve en lui un écho réflexif. Ce mouvement du dehors crée du remuement en dedans, de la pensée, donc ; et le soliloque de Giovannoni de se faire ainsi presque traité de chorégraphie poétique ou philosophie du lien social. L’insolite parfois est plus sérieux qu’on ne croit.

Anthony Dufraisse

L’Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare
Jean-Louis Giovannoni
Éditions Unes, 78 pages, 17

L’Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare Par Anthony Dufraisse
Le Matricule des Anges n°219 , janvier 2021.
LMDA papier n°219
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