La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Aller aux fraises, d’Eric Plamondon

février 2021 | Le Matricule des Anges n°220 | par Yann Fastier

Après le succès de Taqawan (Quidam, 2018) et d’Oyana (id., 2019) qui l’on fait connaître au public français, Éric Plamondon revient sur ses terres familiales avec trois nouvelles d’inspiration autobiographique qui, sous la truculence, font aussi la part belle à certaine mélancolie.
La première, qui donne son titre au recueil, voit le jeune Plam et ses copains se livrer à quelques dangereuses facéties qui, moins heureusement terminées, auraient privé la littérature québécoise de l’un de ses meilleurs espoirs. Elle le voit surtout s’éloigner et, peut-être pour la première fois, comprendre ce que signifie l’amour d’un père.
La dernière, « Thetford Mines », dans le droit fil celle-ci, le retrouve étudiant, rentrant chez lui en voiture en pleine tempête de neige après un week-end auprès de sa blonde. C’est le jour de ses 18 ans, le jour où tout devient possible et, de fait, le destin lui fait un de ces menus présents dont on se souvient toute sa vie.
Entre les deux, « Cendres » revient sur les exploits de quelques stars du village paternel qui, une nuit, écrivirent la légende du billard local en empochant « près de quatre cents boules les unes à la suite des autres sous les néons jaunis du Manoir et les yeux rougis des spectateurs ». Small, Ti-Gilles et Finger Hardy ont quelque chose des misfits de The Big Lebowski des frères Cohen, une forme de fatalisme rageur qui les met à l’abri d’à peu près tous les accidents de la vie, malgré leur acharnement à la défier.
Contées sur un mode proche de l’oralité, les trois histoires en ont la fluidité familière, un naturel qui donne l’impression de les entendre plutôt que de les lire et suscite l’empathie. Peut-être le léger exotisme des formes québécoises y est-il pour quelque chose, qui leur confère à nos oreilles une musicalité, un balancement que n’aurait pas un français plus académique. Quoi qu’il en soit, elles nous rappellent que si l’art de la nouvelle est américain, le Québec est bien en Amérique.

Yann Fastier

Aller aux fraises
Eric Plamondon
Quidam, 79 pages, 12

Aller aux fraises, d’Eric Plamondon Par Yann Fastier
Le Matricule des Anges n°220 , février 2021.
LMDA papier n°220
6,50 
LMDA PDF n°220
4,00