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Domaine étranger Les Abeilles d’hiver, de Norbert Scheuer

mars 2021 | Le Matricule des Anges n°221 | par Virginie Mailles Viard

Les Abeilles d’hiver

Le journal d’Egidius Arimond, professeur d’histoire et de latin, s’ouvre le 3 janvier 1944. Dans la ville minière de Kall, à la frontière de l’Allemagne et de la Belgique, Egidius tente de survivre. Gravement épileptique, il n’est pas enrôlé, alors que vieillards et enfants partent faire la guerre. S’il n’a pas été exécuté, et seulement stérilisé conformément à la loi nazie sur la prévention des maladies héréditaires, il le doit à son frère, aviateur et « héros du national-socialisme ». Comment payer ses médicaments, lui qui n’a pas le droit de travailler, alors que cette maladie lui détruit le cerveau ? Egidius Arimond est aussi apiculteur, et ses ruches sont disposées à un endroit stratégique, à la frontière… Il monnaye le passage des juifs, qu’il cache dans ses ruches. Mais les combats s’intensifient, la ville est détruite, les habitants pris entre les bombardements aériens des alliés et l’armée allemande. Au milieu de l’horreur et du chaos, Elgidius narre le quotidien des abeilles, la traduction d’un ouvrage en latin du moine Ambrosius, ses visites clandestines à ses maîtresses. Et l’on est pris dans cette poésie bourdonnante, cet hymne à la nature sans fioritures. Il traduit leurs murmures, ce chœur qui « ressemble à une mélodie qui ondoie uniformément, sous l’effet de leurs petites ailes délicates ». Et la guerre semble lointaine, si ce n’était cette petite fille juive sauvée par les abeilles, si ce n’était Sanny qui frénétiquement tricote des pulls pour Vallentin, « lorsqu’il reviendra de la guerre, il aura des pulls pour la vie ». Presque, à l’écoute des ruchers, à la vue des « petits corps qui brillent au soleil », on oublierait la tragédie qui se resserre autour d’Elgidius. Récit éclatant, par sa clarté et sa simplicité, où s’affrontent les abeilles pacifiques et la guerre, Les Abeilles d’hiver est une belle occasion de découvrir Norbert Scheuer, pour la première fois traduit en français.

Virginie Mailles Viard

Les Abeilles d’hiver
Norbert Scheuer
Traduit de l’allemand par Marie-Claude Auger
Actes Sud, 357 pages, 22,50

Les Abeilles d’hiver, de Norbert Scheuer Par Virginie Mailles Viard
Le Matricule des Anges n°221 , mars 2021.
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