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Poches La Crève, de Frédéric Dard

novembre 2021 | Le Matricule des Anges n°228 | par Jérôme Delclos

Si l’on en croit l’universitaire Alexandre Clément, Frédéric Dard, dont le centenaire de la naissance est cette année injustement passé inaperçu, a écrit pas moins de 600 romans, quand Simenon seulement 400. Clément a montré, dans L’Affaire Dard/Simenon, que ces deux monstres littéraires se sont mutuellement influencés, avaient même tenté de travailler ensemble pour aussitôt y échouer (trop de testostérone). Simenon a fait son miel sur Maigret auquel il préférait ses romans noirs, et Dard sur San-Antonio qui le reposait de ce qu’il appelait ses « romans de la nuit », dont La Crève (1946). Un huis clos étouffant se déroulant au moment de la Libération, qui sera pour les quatre protagonistes de ce drame celui de l’épuration. Il y a la mère, fatiguée, le père, qui réalise tout le pathétique de la situation, et surtout les enfants, deux jeunes gens : Louis, qui a fait les mauvais choix (on pense au Lacombe Lucien de Louis Malle), et Hélène, la jolie fille qui a couché avec « Otto », un officier allemand qu’elle n’aimait pas, qui même lui répugnait.
L’histoire finira mal. C’est presque une pièce de théâtre, avec des dialogues très écrits, et qui questionne avec acuité, au lendemain de la guerre, la France de l’Occupation. Louis, accoudé à la fenêtre, contemple en bas la foule en liesse : « Regarde leurs gueules ! Je me demande comment j’ai pu vivre au milieu d’eux si longtemps. Maintenant leur bidoche m’étouffe, il me semble que je suis prisonnier dans le frigo d’un abattoir. Avant, ils se piétinaient sur les places : Vive Pétain ! Aujourd’hui ils attendent… » À quoi sa sœur répond : « Ils crieront tout de même vive quelque chose (…). C’est dans leur nature ».
« La nuit », « L’aube », « Le chemin de haine », la narration en triptyque maintient le suspense jusqu’au dénouement. Du grand Frédéric Dard, très loin des aventures foutraques de « San-A », et aussi bon que La Neige était sale de Simenon (1948) qui se situe, lui aussi, à cette époque qui l’était.

Jérôme Delclos

La Crève
Frédéric Dard
Pocket, 128 pages, 6,50

La Crève, de Frédéric Dard Par Jérôme Delclos
Le Matricule des Anges n°228 , novembre 2021.
LMDA papier n°228
6,50 
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