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Dossier Emily Dickinson
Une inexistence joyeuse

mai 2022 | Le Matricule des Anges n°233 | par Richard Blin

Loin de l’image de la recluse frustrée et malheureuse, la vie d’Emily Dickinson (1830-1886) fut celle d’une nature ardente et rebelle dont le moi sauvage ne cessa d’osciller entre extase et angoisse. À l’image de sa poésie.

Elle intrigue, elle fascine, elle inspire, Emily Dickinson. Jerome Charyn la réinvente en lui donnant une voix dans La Vie secrète d’Emily Dickinson (Rivages, 2013), Christian Bobin rêve autour de sa biographie dans La Dame blanche (Gallimard, 2007) ; Dominique Fortier, dans Les Villes de papier (Grasset, 2020), imagine sa vie intérieure tout en tissant une intéressante réflexion sur le pouvoir de la création et les lieux que nous habitons ; Susan Howe, dans Mon Emily Dickinson, la resitue dans le contexte littéraire, intellectuel et historique qui fut le sien pour mieux montrer combien elle est l’une des plus grandes avant-gardistes américaines. Quant à Claire Malroux et Françoise Delphy, qui ont traduit sa poésie et sa correspondance, elles n’ont pu s’empêcher de l’évoquer plus avant, la première en mettant ses pas dans les pas de la poète et en parlant à sa place dans Chambre avec vue sur l’éternité (Gallimard, 2005), la seconde en lui consacrant une biographie, Emily Dickinson poète, dans la poche du kangourou (Orizons, 2016). Comme s’il y avait une infinité d’Emily dans Emily, et comme si chacun avait la sienne.
Qui donc était cette puritaine rebelle dont le mythe – « La Reine Recluse », « La Nonne d’Amherst », « La Dame Blanche » – a dépassé l’existence ? Qui était cette poète à la voix aussi insaisissable qu’inqualifiable, et qui, totalement méconnue de son vivant, est devenue l’une des figures les plus rayonnantes de la poésie anglo-saxonne ? Longtemps l’un des rares poètes américains dont le nom fut connu du grand public en France, Dickinson est l’auteure de près de deux mille poèmes, souvent énigmatiques, alliant une splendeur baroque à un minimalisme abstrait. Restés inédits sa vie durant, ils relèvent d’une poésie mystérieuse, éminemment moderne dans la conception de la scansion du vers (tirets, majuscules, guillemets), et fondée sur une démarche aiguë de la pensée et une hardiesse d’écriture qui la situe bien loin de la façon dont elle a pu être caricaturée comme la poète des fleurs et des oiseaux.
Sous les oripeaux de la légende et de ses leurres, quelle femme est à découvrir ? Une enfant d’abord, née le 10 décembre 1830, à Amherst, à 150 km à l’ouest de Boston, dans l’État du Massachusetts, dont sont aussi issus Emerson, Nathaniel Hawthorne et Edgar Poe. Nichée au cœur d’un cercle de collines recouvertes de bois, la bourgade, qui compte près de 3000 habitants, est un bastion du protestantisme congrégationaliste, proche du calvinisme des derniers puritains, celui qui prêche la morale la plus sévère, combat férocement le péché et met l’accent sur la prédestination. Le père, Edward, est un des citoyens les plus importants de la ville, un pilier de l’Église. Juriste, c’est un homme à qui le devoir tient lieu d’imagination et qui sera plusieurs fois élu au Parlement du Massachusetts avant de devenir membre du Congrès. Un père que sa fille admire, qui lui achète des livres tout en lui demandant de ne pas les lire. La...

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