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Essais Des boutons et des machines

février 2023 | Le Matricule des Anges n°240 | par Éric Dussert

La Démence du percolateur

Il y a deux ans tout juste, Philippe Garnier, éditeur, romancier et essayiste, nous avait séduits avec sa Mélancolie du pot de yaourt (Premier parallèle), un essai allègre, aussi profond que drôle, où il s’était attelé à l’analyse de notre fascination pour l’emballage, le paquet, la mise en boîte. Ces pages évoquaient un Barthes beaucoup plus badin, gyrovague comme Fargue, délicat comme Francis Ponge ou de Miomandre, incisif parfois comme Dorothy Parker. Ses mythologies emballantes se doublent désormais de La Démence du percolateur qui s’intéresse au règne du tout automatique, de la machine et de sa machination contre notre art de vivre et contre notre esprit. Lorsqu’on délègue à son réfrigérateur le soin de commander l’alimentation familiale, on n’est près de ressembler aux Romains de la décadence. L’idéologie technologique, complice de la croyance dans le « progrès », trouve avec Philippe Garnier un observateur perspicace qui sait voir notre environnement avec gourmandise ou, parfois, avec inquiétude : car il est grand le stress de celui qui veut faire cesser la sonnerie de son téléphone hurlant inopinément. Constatant sa grandissante maladresse manuelle, Garnier s’est interrogé sur les « béquilles » que la technologie propose à l’Homme, au point de vouloir désormais s’implanter en lui, et dans son crâne en particulier, ou de le gaver de caféine grâce au percolateur à capsules : « Désormais, la boucle est bouclée et le piège, diabolique : toute machine à café, en survoltant ses utilisateurs, finit par accélérer son propre fonctionnement. »
Humoriste doublé d’un poète, notre philosophe du quotidien emprunte au sociologue, au psychologue, à l’épistémologue et au sémanticien leur caisse à outils. Il forge ses petits chapitres à tranquille allure, démonte son micro-ondes, s’extasie devant un ressort qui descend les escaliers, une machine à écrire désuète, puis s’interroge sur les mains face aux boutons (remplacés bientôt par des zones à effleurer). Bref, il est une sorte de Bachelard de notre époque voué à décrire et à s’étonner.

Éric Dussert

La Démence du percolateur
Philippe Garnier
Premier parallèle, 180 p., 17

Des boutons et des machines Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°240 , février 2023.
LMDA papier n°240
6,90 
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