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Domaine français De minuit à minuit

mai 2023 | Le Matricule des Anges n°243 | par Anthony Dufraisse

Si De minuit à minuit est le premier roman de Sara Mychkine, ce n’est toutefois pas le premier livre de cette Franco-Tunisienne de 25 ans. L’année dernière, il y a eu un recueil de poésie intitulé L’éthé. Ce coup d’essai romanesque, d’autant plus audacieux qu’il adopte une forme en vers libres, nous laisse une impression mitigée. Ou pour mieux dire, un sentiment d’inachevé. Cette lettre sans cesse reprise d’une mère à sa fille, dont la garde lui a été retirée du fait de son addiction au crack, est de bout en bout animée par l’urgence. La narratrice y décrit ses failles et pourquoi, au moment où l’enfant lui est enlevée, elle a encore failli. Son histoire s’esquisse, entre traumatismes personnels et déterminismes sociaux, et c’est précisément cet état d’ébauche qui frustre un peu le lecteur. On aurait aimé en savoir plus sur le passé visiblement tortueux de cette femme irrépressiblement ramenée à la colline du crack, cette butte parisienne où convergent des silhouettes fantomatiques, « les addicts, les rebuts d’être », « les bêtes fêlées », « autant dire les damnés ». Incantatoire et conjuratoire à la fois, la parole de cette droguée, si chargée d’émotion et de colère soit-elle, finit pourtant par tourner en rond.
Signe évident de l’obsession de la mère – se faire bien comprendre de sa fille qui lira cette lettre plus tard –, la répétition du propos nous prive d’une partie de l’histoire, celle de la lignée des femmes de la famille. On la devine seulement, et c’est dommage, car cela aurait donné plus encore de chair à un roman qui ne manque déjà pas de profondeur, du fait de sa force dramatique et poétique. « Ma douce, tu portes les mains-racines de ma grand-mère et tous les espoirs des vies qui t’ont précédée. Quand tu marches, c’est leur empreinte que tu laisses sur cette terre. Ne l’oublie jamais. » Sorte de mémento plutôt que lamento, ce premier roman, par son tempo impérieux, par son incandescence, reste tout de même prometteur.

Anthony Dufraisse

De minuit à minuit
Sara Mychkine
Le Bruit du monde, 150 pages, 15

Le Matricule des Anges n°243 , mai 2023.
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