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Domaine français Le Feu des lucioles

juin 2024 | Le Matricule des Anges n°254 | par Anthony Dufraisse

Le Feu des lucioles

C’est lui sur la couverture, en 1944, dans des vignettes colorisées à la Warhol : Keith Douglas, 24 ans, capitaine de l’armée britannique. Les quelques poèmes qu’il a publiés un an plus tôt dans un recueil collectif sont très prometteurs, de même que son coup de crayon, car il a aussi un indéniable talent de dessinateur. Il n’aura pas l’occasion d’en montrer davantage, tué par un éclat de mortier quelques jours après le Débarquement, à côté de son Sherman – un char qu’on surnommait poétiquement Firefly (luciole) – aux abords de Tilly-sur-Seulles, en Normandie. « Les personnages du petit monde de Xavier Hanotte (né en 1960) sont épris de poésie, et notamment de poèmes de guerre, de scènes de guerre », écrit Éric Faye dans sa postface, par allusion à certains des nombreux précédents livres de l’intéressé, notamment Manière noire (1995) ou La Nuit d’Ors (2013). Le romancier belge francophone y évoquait le poète Wilfred Owen, un compatriote de Douglas, tombé lui aussi au front, en novembre 1918, à 25 ans. Hanotte vit donc entouré de fantômes fauchés tôt par la guerre. À ces spectres il redonne vie et voix ; leurs ombres hantent ses romans qui ne sont pas tant des tombeaux que des ex-voto inventifs. Dans celui-ci, quarante ans après la disparition de Douglas, un certain Frédéric Dutrieux, intello bientôt conscrit ayant travaillé sur le poète anglais, se retrouve comme téléporté sur les côtes normandes à l’été 44, à la faveur d’un « court-circuit » spatio-temporel. Vous verrez comment, et ce qu’il advient de ce personnage-narrateur, n’en disons pas plus. Fantasmagorie, errance onirique, « quête improvisée », le sergent Dutrieux est par moments guidé par un « ballet aérien et phosphorescent » ; oui, des lucioles. Cet « absurde dérapage temporel » séduit surtout par sa construction subtile, enchâssement d’histoires dans l’Histoire. En dépit de quelques longueurs ici et là, le lecteur se laisse prendre au jeu de ce roman nourri d’un évident réalisme magique.

Anthony Dufraisse

Le Feu des lucioles
de Xavier Hanotte
Belfond, 213 pages, 20

Le Matricule des Anges n°254 , juin 2024.
LMDA papier n°254
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